Retraite sans travail : jusqu’à 1 605 € en 2025, voici comment

En France, même sans avoir exercé d’emploi, il est possible de percevoir une pension de retraite. Ce mécanisme soulève des questions, révèle les contours d’un système fondé sur la solidarité, et mérite une explication rigoureuse.

By Alix de Bonnières Published on 15 juin 2025 16h00
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Retraite sans travail : jusqu’à 1 605 € en 2025, voici comment - © Economie Matin
1 034,28Le montant maximum de l’Aspa en 2025 est de 1 034,28 € par mois pour une personne seule.

Alors que la réforme des retraites continue de susciter débats et inquiétudes, une question revient souvent : que se passe-t-il pour celles et ceux qui n’ont jamais travaillé ? Depuis le 1er janvier 2025, plusieurs dispositifs permettent en effet de bénéficier d’une pension, sans avoir cotisé. Mais sous quelles conditions et pour quel montant ? Tour d’horizon d’un système méconnu et pourtant essentiel à la cohésion sociale.

Une pension sans emploi ? C’est légal, mais sous conditions

Le mot « retraite » évoque naturellement une rémunération différée en échange de cotisations versées au fil d’une carrière. Pourtant, une pension peut être perçue sans travail, grâce à un mécanisme de solidarité nationale. Il s’agit de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa).

Comme le précise Presse-Citron, « Le montant maximum de l’Aspa en 2025 est de 1 034,28 € par mois pour une personne seule, ou 1 605,73 € par mois pour un couple ».

Cette aide, versée par les caisses de retraite, n’est pas une pension contributive au sens strict, mais elle en remplit la fonction. Pour l’obtenir, il faut respecter plusieurs critères cumulatifs :

  • être âgé d’au moins 65 ans, ou 62 ans en cas d’inaptitude reconnue (handicap ≥ 50 %) ;
  • résider de manière stable en France (9 mois par an minimum) ;
  • ne pas dépasser un plafond de ressources :
    12 411,44 € annuels pour une personne seule,
    19 268,80 € pour un couple ;
  • avoir demandé toutes ses pensions disponibles, y compris celles de réversion ou étrangères.

Les personnes de nationalité étrangère doivent en outre justifier d’une présence prolongée sur le territoire national.

Trimestres assimilés : quand la vie civile crée des droits

Ce que beaucoup ignorent : la retraite peut aussi se construire sans salariat formel, à travers des périodes appelées « trimestres assimilés ». Ces trimestres, non cotisés mais validés, ouvrent des droits partiels à pension.

Selon Capital.fr :

« Parmi ces situations dites “assimilées” figurent la maternité, l’éducation d’enfants, les arrêts maladie, les accidents du travail ou invalidité, le service militaire ou civil, le chômage indemnisé ou non, la formation professionnelle. »

Un exemple : une femme ayant élevé trois enfants peut se voir attribuer jusqu’à 8 trimestres par enfant, ce qui suffit parfois à atteindre le minimum vieillesse, même sans emploi déclaré.

MICO : le minimum contributif pour carrières incomplètes

Si une personne a travaillé de manière marginale, elle peut bénéficier du minimum contributif (MICO), un dispositif prévu pour les assurés ayant peu cotisé. Il s’agit d’un complément destiné à garantir un seuil de pension minimum aux retraités ayant validé leurs trimestres.

D’après Service-Public.fr, mis à jour le 13 février 2025 :

« En 2025, le montant du MICO est de 747,69 € brut par mois sans majoration, et 893,66 € avec la majoration (120 trimestres cotisés). »

Il s’ajoute à une pension existante pour en garantir le niveau minimal. Ce seuil ne peut être perçu sans avoir cotisé au moins partiellement.

Parents au foyer, aidants : les « invisibles » enfin reconnus

L’État a aussi instauré une reconnaissance formelle des carrières « sociales ». Ainsi, les parents au foyer et aidants familiaux peuvent bénéficier de l’Assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF). Ce dispositif, financé par la CAF, permet de valider des trimestres sans activité professionnelle, sous conditions de ressources et de prise en charge d’un proche dépendant.

Cette reconnaissance vise à valoriser des fonctions sociales souvent invisibilisées, et participe d’un principe de justice sociale.

Pourquoi le système existe-t-il ?

La retraite, en France, repose sur un double socle : contributif (cotisations) et solidariste (minima sociaux). Le second est essentiel pour prévenir la pauvreté des seniors. Le législateur a ainsi choisi de garantir un revenu de subsistance, même sans emploi passé, pour préserver la dignité.

Comme le souligne Planet.fr dans son article du 24 avril 2025, ces aides ne sont ni automatiques, ni universelles : elles répondent à des critères précis, vérifiés annuellement.

1 comment on «Retraite sans travail : jusqu’à 1 605 € en 2025, voici comment»

  • Bibi

    C’est une aide donc l’état se remboursera. Aberrant que l’article ne le mentionne pas.

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