Dans son restaurant étoilé, le chef Alain Llorca veut démocratiser l’accès à son établissement. Mais les menus ont un coût important. Pour en réduire l’impact, il propose aux clients de payer en trois fois sans frais.
Dans ce restaurant étoilé, vous pouvez payer… en trois fois sans frais !

Ce restaurant étoilé permet de régler en trois fois sans frais
Le chef étoilé Alain Llorca annonce une innovation majeure : il offre désormais à ses clients la possibilité de régler l’addition en trois fois sans frais. Traditionnellement, la haute gastronomie se vit dans l’instant et se règle comptant. Les codes sont stricts, l’ambiance feutrée, l’expérience souvent exclusive. L’introduction du paiement en trois fois sans frais dans ce restaurant étoilé de La Colle-sur-Loup (Alpes-Maritimes) détonne. Derrière cette démarche, la volonté est claire : permettre à une clientèle élargie de franchir la porte d’un établissement d’exception sans redouter la note finale. Car les additions s’envolent vite dans ces maisons prestigieuses. Le déjeuner tourne autour de 85 euros, et le dîner en neuf temps atteint 240 euros le soir.
Le fonctionnement est simple : le client présente une carte bancaire valide pour trois mois ainsi qu’une pièce d’identité. Aucune demande de crédit, aucun intérêt à payer. Le montant est prélevé en trois échéances mensuelles. Derrière cette apparente facilité, un mécanisme bien huilé : le restaurateur est remboursé sous 48 heures, moyennant une commission de 2,5 % versée à l’organisme financier chargé d’assumer le risque d’impayé. Ce choix structurel engage donc l’établissement, qui accepte de rogner sur sa marge pour fidéliser ou attirer de nouveaux convives.
Le sans frais comme réponse à l’inflation
Ce choix ne doit rien au hasard. Le chef justifie sa décision par un changement brutal du comportement des clients : tables moins remplies, déjeuners délaissés, habitués de plus en plus rares. Ce recul s’inscrit dans une dynamique plus large, liée à la baisse du pouvoir d’achat. Si les clients changent, les restaurateurs doivent, eux aussi, évoluer. Ainsi, le paiement fractionné sans frais devient ici un outil stratégique : une manière d’anticiper plutôt que de subir. Face à une fréquentation en berne, l’idée s’impose : ne pas sacrifier la qualité, mais adapter les conditions d’accès.
L’initiative ne fait pas l’unanimité. Certains saluent une démocratisation inédite, une audace commerciale. D’autres dénoncent une banalisation du crédit, une dérive dans un univers qui se veut élitiste par essence. Le débat est lancé : peut-on goûter au raffinement sans s’en acquitter immédiatement ? Le luxe perd-il de sa saveur lorsqu’il devient échelonnable ? La question n’a pas fini de diviser les étoilés français.