À partir du 2 juin 2025, les voyageurs franciliens pris en flagrant délit de fraude devront sortir le portefeuille. Et pas qu’un peu. Une amende salée, un message clair : le laxisme, c’est fini.
RATP : frauder dans les transports va coûter encore plus cher
une addition plus lourde pour les fraudeurs : les nouveaux montants de la RATP entrent en vigueur
La RATP franchit un cap. Dès le 2 juin 2025, toute infraction liée à l'absence de titre de trajet coûtera plus cher. L’amende de base grimpe à 70 euros, contre 50 jusqu’à présent, si elle est réglée immédiatement. Le tarif monte ensuite à 120 euros en cas de paiement dans un délai de 90 jours, et atteint 180 euros au-delà.
Le message est limpide : en finir avec une politique jugée trop tolérante. Jimmy Brun, porte-parole de la RATP, l’a affirmé sans détour au Figaro : « Les amendes sont aujourd’hui très peu incitatives. » Un constat partagé par Île-de-France Mobilités, à l’origine d’un vaste programme de lutte contre la fraude lancé mi-février. Objectif : passer de 8 % de taux de fraude à 4 % d’ici à fin 2025.
Derrière la hausse des pénalités, une stratégie plus large se met en place. La RATP entend frapper fort, et souvent. 400 à 600 agents de contrôle sont désormais mobilisés chaque jour sur l’ensemble du réseau. Depuis le lancement du plan IDFM, 270 000 voyageurs ont été contrôlés et 11 500 amendes distribuées.
Parmi les outils, le « Citio Fraud Tracker » permet de détecter en temps réel les anomalies entre le nombre de passagers embarqués et les validations de titres. Un écart trop élevé, et une équipe débarque. Un pas de plus vers le contrôle intelligent.
Bus, tramways, RER... une nouvelle donne pour les abonnés négligents
Autre point de tension : les transports de surface. Le cas des abonnés qui montent sans valider leur pass Navigo est désormais ciblé. L’amende passe de 5 à 15 euros, un triplement voulu pour renforcer la traçabilité des trajets et ajuster l’offre à la demande réelle.
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a fixé le cap : « Nous allons diviser par deux la fraude dans les transports ». L’appel a été entendu : la RATP a recruté 100 inspecteurs supplémentaires, porté à 200 le nombre d’opérations conjointes avec les forces de l’ordre, et activé la possibilité de déposer plainte en cas d’agression des agents.
Mais ce tour de vis sera-t-il accepté ? Le précédent de l’usagère verbalisée pour une plante jugée trop encombrante, finalement remboursée après tollé, laisse entrevoir les limites d’une politique trop rigide. À l’heure où les prix des titres augmentent, le risque d’un sentiment d’injustice plane.
La RATP fait face à plus de 1,7 million d’infractions par an, et des pertes estimées à plusieurs dizaines de millions d’euros, le calcul est simple : frapper fort pour faire peur.