QuelProduit : l’application d’UFC-Que Choisir pour traquer les substances nocives

L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a lancé, le 14 mai 2025, l’application mobile gratuite « QuelProduit ». L’objectif est clair : permettre à chacun de scanner des articles alimentaires, cosmétiques ou ménagers afin d’accéder instantanément à des données sur leur composition chimique et leur impact environnemental. Une offensive numérique dans le cadre de la campagne nationale « Stop aux substances nocives », orchestrée à travers 80 villes de France.

Stephanie Haerts
By Stéphanie Haerts Published on 15 mai 2025 16h00
QuelProduit : l’application d’UFC-Que Choisir pour traquer les substances nocives
QuelProduit : l’application d’UFC-Que Choisir pour traquer les substances nocives - © Economie Matin

Scanner les produits, découvrir ce qu’ils dissimulent

« QuelProduit » ambitionne de devenir un réflexe de consommation. Grâce à cette application, les utilisateurs peuvent désormais identifier, en quelques secondes, la présence de substances problématiques dans plus de 370 000 articles. Additifs alimentaires contestés, allergènes, perturbateurs endocriniens ou composants toxiques : les fiches détaillées mettent à nu les produits souvent banalisés.

Ce sont notamment le Coca-Cola Zéro, l’Orangina sans sucre, les chewing-gums Wrigley’s Airwaves menthol et eucalyptus ou encore certaines crèmes solaires de marques connues comme Garnier ou Soleil des Îles qui sont dans le viseur. Selon UFC-Que Choisir, dans des propos rapportés par Libération, ces articles contiennent des composants jugés « très allergisants, potentiellement toxiques pour des fonctions de l’organisme ou soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens ».

Une pression directe sur les industriels et les autorités

L’initiative ne se limite pas à la simple information. L’association veut « renforcer la pression sur les industriels et les autorités » par l’action collective. À travers « QuelProduit », chaque consommateur peut signaler un produit jugé problématique. Un levier citoyen qui entend peser dans le débat public et faire évoluer les pratiques de l’industrie agroalimentaire et chimique.

La présidente de l’UFC-Que Choisir, Marie-Amandine Stevenin, dénonce dans le quotidien : « Chaque jour, nos enfants, nos proches et nous-mêmes sommes exposés à des risques invisibles ». Elle ajoute : « Il est urgent que les pouvoirs publics prennent enfin des mesures concrètes pour protéger notre santé et notre environnement ».

Une campagne nationale contre l’opacité des étiquettes

Simultanément au lancement numérique, UFC-Que Choisir a investi le terrain. Le 14 mai, une manifestation a eu lieu à Paris, place de la République, pour dénoncer l’inaction politique et l’opacité de certaines formulations. À travers la campagne « Stop aux substances nocives », des bénévoles se déploient dans 80 villes françaises pour aller « à la rencontre des consommateurs et consommatrices », les informer, les alerter et les inciter à se saisir de cette technologie.

Parmi les revendications de l’association : l’interdiction des substances les plus préoccupantes, la mise en place d’une évaluation indépendante des composants, et une réforme radicale de l’étiquetage. UFC-Que Choisir demande que celui-ci devienne enfin « compréhensible ».

Nutri-Score et transparence, le combat continue

L’association n’en est pas à sa première offensive. Le Nutri-Score, ce système d’étiquetage nutritionnel simplifié, est régulièrement contesté par des lobbys. UFC-Que Choisir milite aujourd’hui pour qu’il devienne obligatoire sur tous les produits alimentaires. Elle s’appuie sur les recommandations du Conseil économique, social et environnemental émises en avril 2025, rappelant que « 40 % des aliments, notamment les plus caloriques, ne l’indiquent toujours pas ».

Gratuite, téléchargeable immédiatement, intuitive, l’application se veut un outil d’émancipation. Elle permet non seulement d’identifier les substances indésirables, mais aussi de découvrir des alternatives « plus saines et responsables », selon ses créateurs. Une double fonction qui articule diagnostic et action, dans une logique d’empowerment du consommateur. Le nom de l’application, « QuelProduit », sonne comme une question – mais la réponse, elle, est désormais entre nos mains. Un scan, un choix. Et peut-être, une transformation en profondeur de nos habitudes de consommation

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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