On aime croire que le simple fait d’atterrir en toute sécurité est une victoire. Mais que se passe-t-il quand l’angoisse commence… dès l’attente du tapis roulant ? La question mérite d’être posée, surtout lorsque la France se retrouve en haut d’un classement où elle aurait préféré briller par son absence.
Aéroports : Charles de Gaulle parmi les pires pour la sécurité de ses bagages

Le 15 avril 2025, la société AirAdvisor a dévoilé une étude internationale sur la fiabilité des aéroports en matière de sécurité des bagages. Le verdict est sans appel : l'aéroport Paris-Charles de Gaulle (CDG) écope d'une position particulièrement embarrassante. En matière de sûreté des bagages, cet aéroport n'est pas seulement problématique : il frôle la catastrophe.
Les critères d’évaluation : un révélateur implacable pour les aéroports
Dans son analyse méthodique, AirAdvisor s'est basé sur cinq facteurs précis pour évaluer la sécurité des bagages dans les aéroports : le volume de passagers, le nombre de recherches Google sur la perte de bagages, la quantité d’avis négatifs sur Yelp, la note globale sur Google, et surtout le temps de marche jusqu’à la zone de récupération. Une combinaison redoutable qui ne laisse aucune place aux approximations.
Pourquoi ces critères d'évaluation sur les aéroports ? Parce qu’un long temps de parcours offre aux voleurs des fenêtres d’opportunité précieuses pour dérober des valises, souvent coûteuses ou pleines d'objets de valeur. Quant aux avis d'internautes désabusés et aux recherches frénétiques sur Internet, ils témoignent d’une réalité difficile à dissimuler sous les tapis moelleux des salons VIP.
Or, Charles de Gaulle coche tristement toutes les mauvaises cases : 70,3 millions de passagers annuels, 26 minutes de parcours moyen pour atteindre la zone bagages, 4 110 recherches Google sur les pertes, 44 avis négatifs et une note Google famélique de 3,6. Le cocktail parfait pour atterrir... en plein naufrage.
Charles de Gaulle : l’aéroport français au cœur du risque
En étant classé deuxième pire aéroport au monde en matière de sécurité des bagages, juste après Londres Heathrow, CDG décroche un titre peu enviable. « Désormais, perdre une valise ne relève plus du simple contretemps : entre les ventes aux enchères de bagages non réclamés et les vidéos virales sur TikTok montrant leur ouverture en direct, le phénomène prend une dimension inquiétante », souligne sans détour Anton Radchenko, CEO d'AirAdvisor, dans le communiqué du 15 avril 2025.
Faut-il vraiment s’étonner que Paris, pourtant capitale du luxe et du prestige, abrite une telle vulnérabilité ? L'ironie est mordante : pendant que les passagers se pressent pour photographier la tour Eiffel, d’autres s'activent à subtiliser leur Samsonite flambant neuve.
À cette menace s’ajoute une récente actualité : en août 2024, 2,4 millions d’euros en liquide ont été interceptés dans des bagages à CDG, destinés à la Turquie, prouvant que les bagages constituent encore une zone grise propice aux trafics illicites.
Des mesures de sécurité… mais seront-elles suffisantes ?
Face à l’urgence de la situation, des mesures ont été engagées pour inverser cette spirale alarmante. Avec les Jeux Olympiques de Paris 2024, l’aéroport Charles de Gaulle a déployé un nouveau système de scanners avancés pour inspecter les bagages en soute de manière plus rapide et plus rigoureuse. En cabine, un scanner 3D expérimental permet désormais d’éviter de sortir les liquides ou ordinateurs lors du contrôle de sûreté, optimisant ainsi la fluidité tout en améliorant le filtrage des bagages suspects.
Le groupe Aéroports de Paris semble déterminé à ne pas laisser l'événement mondial devenir une démonstration de ses défaillances passées. Mais, entre promesses de modernisation et réalité du terrain, une question brûle les lèvres : les dispositifs tiendront-ils face à l’afflux titanesque de visiteurs cet été ?
Parce que la technologie, aussi sophistiquée soit-elle, ne remplacera jamais la vigilance humaine. Et il suffit d’une seconde d’inattention pour qu'une valise s’évapore dans la nature… au grand désespoir de son propriétaire.