Un piéton peut être verbalisé pour avoir traversé la chaussée alors que le feu piéton était au rouge. Cette sanction, fixée à 4 euros, paraît symbolique. Et pourtant, elle existe. Cette amende soulève des questions sur l’application du Code de la route, sur la cohabitation entre les usagers, et surtout sur le statut du piéton dans l’espace public.
Piéton : traverser au feu rouge peut vous coûter 4 euros
Le piéton aussi est tenu au Code
Traverser à pied n’est pas un acte libre de toute règle. Le Code de la route encadre les déplacements piétons avec des obligations précises. Emprunter les trottoirs lorsqu’ils existent, respecter la signalisation, notamment les feux, et ne traverser qu’aux passages prévus s’ils sont situés à moins de 50 mètres.
L’article R412-37 est sans ambiguïté, tout piéton qui ne respecte pas ces règles s’expose à une contravention de première classe, sanctionnée par une amende de 4 euros. Le caractère modeste de cette somme ne doit pas occulter son objectif : rappeler que les piétons ne sont pas au-dessus des lois, même s’ils ne tiennent pas un volant.
Une amende dérisoire… ou nécessaire ?
Quatre euros. C’est peu. Ridicule, diront certains. Mais dans le droit français, ce montant constitue la plus petite amende forfaitaire possible. Il s’agit ici d’un outil pédagogique, d’un avertissement chiffré plus que d’une véritable peine. Et pourtant, elle peut être infligée.
Le cas récent de Vannes en témoigne. Un retraité de 70 ans a été verbalisé après avoir traversé un passage piéton malgré un feu rouge. Il a reconnu sa faute après avoir été frôlé par une voiture. Agacé, il a tapé sur le capot du véhicule. Ce comportement a déclenché l’intervention des forces de l’ordre qui lui ont dressé une amende. La scène, anodine en apparence, illustre la portée concrète de cette règle.
La responsabilité, une affaire partagée
Face à un piéton, un conducteur ne peut pas tout se permettre. Même si le piéton est en infraction, le conducteur a l’obligation de faire preuve de prudence. L’article R415-11 stipule qu’en cas de non-respect de la priorité, l’automobiliste risque une amende de 135 euros et un retrait de six points sur son permis de conduire.
Le droit français ne fait pas abstraction du danger que représente un véhicule motorisé, même face à un comportement fautif. Il impose une vigilance renforcée de la part du conducteur. C’est une asymétrie assumée, au nom de la vulnérabilité du piéton. Mais cela n’exonère pas ce dernier de ses propres obligations.