Une étude menée par des chercheurs de l’université de Bergen (Norvège), publiée dans PLOS Medicine et relayée par Le Figaro, démontre qu’un simple changement alimentaire, même tardif, peut significativement augmenter l’espérance de vie, jusqu’à onze ans gagnés à quarante ans, et plus de trois à quatre ans à quatre-vingts. L’impact des aliments sur l’espérance de vie serait bien plus important qu’on ne l’imaginait, et surtout, toujours réversible même à 80 ans.
Quels aliments peuvent vraiment allonger votre espérance de vie ?
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Published on 4 juillet 2025 18h00
Les aliments au cœur de la longévité : une stratégie plus efficace que la génétique ?
Il est désormais scientifiquement établi qu’une transition alimentaire, même tardive, peut prolonger la vie de manière significative. Ce n’est plus une simple suggestion bienveillante de diététicien mais un constat mathématique, issu d’un modèle développé par l’université de Bergen. Selon cette équipe, « une modification alimentaire maintenue dans le temps peut entraîner des bénéfices importants pour la santé, et ce à tout âge, que les changements soient optimisés ou simplement réalisables », peut-on lire sur PLOS Medicine. Le modèle révèle qu'à 40 ans, une personne qui remplace une alimentation occidentale standard par une diète « optimisée » pourrait espérer vivre jusqu’à 11 ans de plus.
À 60 ans, ce gain serait encore de huit ans, et à 80 ans, près de 3,5 ans. Des années en plus, certes, mais surtout, des années en meilleure santé. Quels sont donc ces fameux aliments si puissants ? Sans surprise, les légumineuses arrivent en tête : lentilles, pois chiches et haricots secs offrent jusqu’à 2,5 ans de vie supplémentaire si leur consommation est doublée. Les céréales complètes, elles, permettraient d’ajouter environ deux ans. Et que dire des fruits à coque ? Modestes en apparence, mais redoutables en efficacité, jusqu’à deux ans de plus pour les hommes.
Faut-il enterrer la viande rouge pour vivre plus longtemps ?
Les bonnes nouvelles s’accompagnent de restrictions. L’étude est formelle, pour espérer récolter les bénéfices de cette stratégie alimentaire, il faut réduire drastiquement les viandes transformées, saucissons, bacon, charcuteries industrielles, et limiter fortement la viande rouge. Dans la modélisation norvégienne, ces aliments sont associés à une perte d’espérance de vie allant jusqu’à deux ans. Rien de négligeable, surtout à l’échelle d’une population. Mais attention, il ne s’agit pas de sombrer dans une doctrine végétalienne. L’étude n’en fait jamais l’apologie.
Elle met simplement en évidence qu’un rééquilibrage clair entre protéines végétales et animales favorise la longévité. Le poisson, notamment, reste recommandé, en particulier les espèces riches en oméga-3. Le Dr Laurent Chevallier, interrogé dans Le Figaro du 27 juin 2025, résume cette logique : « Réduire la bouillie industrielle ultra transformée, c’est une bonne idée quel que soit l’âge ».
L'espérance de vie se gagne aussi à 80 ans
On croyait la partie terminée une fois les 70 ans dépassés. Erreur. L’étude démontre qu’un octogénaire peut encore gagner 3 à 3,5 années de vie en modifiant son régime. Cela contredit frontalement l’idée reçue selon laquelle « il est trop tard » pour influer sur sa longévité. Et cette découverte est loin d’être marginale, à l’échelle des systèmes de santé, elle redéfinit les stratégies de prévention pour les seniors.
Et pourtant, l’impact reste conditionné à un accès équitable aux bons produits. L’étude n’évoque pas le coût des aliments recommandés. Le site officiel de l’Université de Bergen propose un outil en ligne, le Food4HealthyLife Calculator, permettant de simuler son propre gain d’espérance de vie en ajustant les portions d’aliments. Une arme éducative, certes, mais encore inconnue du grand public.