Vers l’infini et au-delà ? l’once d’or n’a jamais été aussi haute (de toute son histoire) !

Ce mardi 22 avril 2025, l’once d’or a dépassé, pour la première fois de son histoire, les 3 500 dollars, soit plus de 3 000 euros. Une envolée vertigineuse qui s’explique par un marché mondial sous pression, à la merci des décisions politiques brutales et des affrontements monétaires latents.

L’or, miroir doré de la guerre commerciale sino-américaine

Si le cours de l’or dépasse désormais 3 500 dollars l’once — soit environ 31,1 grammes, l’unité de mesure standard sur les marchés internationaux —, c’est moins en raison d’une envolée des fondamentaux qu’en conséquence directe du conflit économique sino-américain, relancé par Donald Trump.

Depuis début avril 2025, le président américain multiplie les provocations douanières, en particulier à l'égard de l'Empire du milieu. Le 10 avril, la hausse des droits de douane américain sur les produits chinois actée, de 104 % à 125 % a provoqué une véritable onde de choc sur les marchés.  Le Wall Street Journal note le 17 avril 2025 : « Aujourd’hui marque la première fois dans l’histoire que le Dow a chuté de 1 % ou plus tandis que le S&P 500 progressait. » Le Dow Jones, qui regroupe les 30 plus grandes entreprises industrielles américaines, et le S&P 500, indice de référence des 500 principales capitalisations de Wall Street, évoluent en général dans le même sens.

Comme le relevait par ailleurs CNBC le 10 avril 2025, date d’entrée en vigueur des taxes dites réciproques imposées par Trump : « Les prix de l’or ont bondi de près de 3 % pour atteindre un sommet historique jeudi, alors qu’une baisse du dollar et l’intensification de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ont poussé les investisseurs vers l’attrait de valeur refuge du métal précieux. »

Un bras de fer et une ruée institutionnelle

À cette instabilité s’ajoute une escalade monétaire. Trump s’en prend ouvertement à Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, le qualifiant de « loser », ce qui affaiblit encore la crédibilité du dollar.

CNBC relevait, le 10 avril, jour d’entrée en vigueur des taxes : « Les prix de l’or ont bondi de près de 3 % pour atteindre un sommet historique jeudi, alors qu’une baisse du dollar et l’intensification de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ont poussé les investisseurs vers l’attrait de valeur refuge du métal précieux. »

Lorsque le dollar faiblit, l’or prospère. Le 22 avril à 9h30, l’once s’échangeait à 3 467,87 dollars, après avoir brièvement atteint 3 500,10 dollars, un niveau jamais observé auparavant (Libération). En parallèle, l’indice du dollar chutait de plus de 1 % (CNBC), renforçant le positionnement de l’or comme actif de repli. Cette envolée représente une hausse de près de 500 dollars en un mois, et dépasse de plus de 1 000 dollars le précédent record de mai 2024 (2 449,89 dollars selon Reuters).

Mais l’envolée actuelle ne s’explique pas seulement par le jeu des devises. Les banques centrales multiplient les achats, les ETF spécialisés absorbent des flux massifs, et l’incertitude économique mondiale accentue la quête de sécurité.

Stratégie

Jim Wyckoff (Kitco Metals) met en garde dans Boursorama : « Ce marché haussier très mature est proche de son apogée, et un sommet à court terme pourrait être imminent. »

À l’inverse, Alex Ebkarian (Allegiance Gold) défend la robustesse de la tendance : « Tant que les banques centrales achètent et que les flux vers les ETF restent élevés, les fondamentaux soutiennent l’or. »

Entre réflexes de prudence et paris spéculatifs, cette ruée vers l’or révèle avant tout une perte de repères qui se traduit en panique.