Lundi de Pentecôte : férié, travaillé, payé ? Le vrai du faux

On croit parfois connaître les règles du jeu. Mais quand il s’agit du lundi de Pentecôte, la partie se complique. Férié ? Chômé ? Travaillé mais non payé ? Voilà un jour qui, chaque année, met à l’épreuve les nerfs des salariés et l’habileté des employeurs.

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By Rédaction Last modified on 11 juin 2025 10h02
Lundi de Pentecôte
Lundi de Pentecôte : férié, travaillé, payé ? Le vrai du faux - © Economie Matin

Le lundi de Pentecôte tombe, en 2025, le 9 juin. Officiellement répertorié parmi les onze jours fériés reconnus en France, il soulève cependant des questions récurrentes : est-il un vrai jour de repos ? Est-il imposé de travailler sans rémunération ? Exploration des règles obscures et souvent méconnues qui régissent ce jour singulier, au croisement des droits du travail et de la solidarité nationale.

Le Lundi de Pentecôte : un jour férié, mais pas sacré

Contrairement au 1er mai, le lundi de Pentecôte n’est pas un jour obligatoirement chômé. Il figure bien sur la liste des jours fériés légaux (loi du 6 janvier 1951), mais son statut dépend de la convention collective applicable ou de la volonté de l’employeur. En d'autres termes, rien ne garantit que vous resterez chez vous ce jour-là.

Depuis 2004, ce jour est souvent mobilisé pour la journée de solidarité, une mesure prise à la suite de la canicule de 2003. Le principe ? Travailler 7 heures sans rémunération, au profit d’un fonds national d’aide à l’autonomie des personnes âgées ou handicapées. Comme le précise le portail officiel Service-Public.fr, « la journée de solidarité consiste, pour les salariés, en une journée de travail supplémentaire non rémunérée, et pour les employeurs, en une contribution financière équivalente à 0,3 % de la masse salariale ».

Lundi de Pentecôte et journée de solidarité : l’accord d’entreprise décide

Lundi de Pentecôte ou pas, rien n’est imposé. La date de la journée de solidarité peut être fixée librement par accord collectif ou, à défaut, par l’employeur. Ainsi, certaines entreprises choisissent le lundi de Pentecôte, d’autres un jour de RTT, ou encore un autre férié non chômé. La loi permet même de fractionner les sept heures sur plusieurs jours.

Résultat ? Deux salariés travaillant dans deux structures voisines peuvent vivre deux réalités opposées : l’un reste chez lui, l’autre travaille gratuitement. Le flou est tel que chaque année, comme l'indique Chantal Pacôme sur le site aide-sociale.fr, « le choix de la journée de solidarité peut se porter sur un jour férié autre que le 1er mai, une journée de RTT, ou toute autre modalité permettant 7 heures de travail non rémunéré, sauf pendant le congé légal du salarié » (La journée de solidarité 2025, aide-sociale.fr, 18 avril 2025).

Travailler sans être payé ? Une journée qui interroge

Le concept même de travailler sans rémunération continue d’interpeller, voire de scandaliser certains. Surtout lorsqu’il s’impose unilatéralement. Car si l’entreprise choisit ce jour, vous ne pouvez pas refuser d’y aller sous peine de sanction disciplinaire ou de retrait sur salaire. Seule échappatoire : demander un jour de congé payé ou de RTT, mais attention, l’employeur peut le refuser.

Comme le souligne actu.fr : « Le salarié n’a pas son mot à dire sur la date de cette journée ». Le salarié est donc captif d’une solidarité obligatoire, qu’il soit d’accord ou non avec son principe.

Exceptions, cas particuliers et statuts protégés

Des cas de figure spécifiques existent. Les mineurs de moins de 18 ans ne peuvent travailler un jour férié, sauf exceptions très encadrées. Les stagiaires, eux, ne sont pas concernés par la journée de solidarité. Quant aux salariés à temps partiel, ils effectuent une journée proportionnelle, ajustée à leur contrat.

Et si vous changez d’employeur durant l’année ? Vous pourriez être amené à effectuer deux journées de solidarité si l’ancien et le nouveau employeur ne coordonnent pas leurs calendriers. Un comble pour un jour censé renforcer la solidarité.

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