Le courant ne passe plus entre les derniers irréductibles du compteur Linky et les autorités de régulation. À quelques mois d’une échéance décisive, le ton se durcit, les sanctions tombent, et l’étau juridique se referme.
Refus du Linky : combien vous paierez dès l’été 2025 ?
Dès le 1er août 2025, une nouvelle phase réglementaire encadrera l’usage des compteurs électriques intelligents en France. Le compteur Linky, piloté par Enedis dans le cadre de la directive européenne 2009/72/CE et de la loi française du 17 août 2015 sur la transition énergétique, deviendra officiellement obligatoire. Une obligation assortie de sanctions financières précises pour les usagers réfractaires. Explication d’un tournant attendu mais redouté.
Linky : un petit boîtier devenu incontournable pour Enedis et l’électricité française
Lancée en 2015, la généralisation du compteur Linky ne relevait au départ que d’une ambition technique : moderniser la gestion des flux d’électricité et faciliter les relevés à distance. Depuis, le cadre législatif s’est affermi. Enedis, le gestionnaire du réseau public, agit sous contrainte directe de la loi française et des objectifs climatiques européens.
La Cour de cassation a tranché sans appel, le 9 avril 2025 :
« Les usagers ne peuvent s’opposer à l’installation d’un compteur Linky sur leur propriété, procédant de l’exercice par la société Enedis de ses prérogatives de gestionnaire du réseau public d’électricité rendues impératives pour les usagers par la loi et les termes du contrat réglementé. »
Autrement dit : toute tentative d’opposition devient légalement irrecevable. Exit les pétitions et les lettres recommandées, la messe est dite. Même les 5 % de foyers encore non raccordés, souvent par choix, ne peuvent plus invoquer de droit au refus.
Linky et sanctions : à partir du 1er août 2025, l’addition devient salée pour les récalcitrants
Dès cet été, la phase dite "Turpe 7" (Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) entre en vigueur, fixée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Les ménages encore dépourvus de Linky deviennent ipso facto des usagers "non-coopérants".
Les pénalités financières sont désormais automatiques. Enedis le confirme dans un communiqué officiel du 1er février 2025 :
« À partir du 1er août 2025, les clients non équipés de Linky qui n’auront pas demandé le remplacement du compteur ancienne génération par un Linky seront facturés […] d’une composante tarifaire fixe dédiée à la gestion spécifique des compteurs ancienne génération […], et des frais de relevé additionnels facturés uniquement en cas de non-transmission des index. »
Concrètement :
- 6,48 euros HT tous les deux mois, soit 38,88 euros HT par an, seront exigés de tous les usagers refusant l’installation.
- Une pénalité additionnelle de 4,14 euros HT tous les deux mois (24,84 euros HT/an) s’appliquera si aucun index de consommation n’a été transmis depuis un an.
Ceux qui pensaient pouvoir éviter la pose en envoyant eux-mêmes leur relevé ? Ils resteront facturés... sauf s’ils demandent formellement l’installation d’un Linky.
Santé : la science clôt le débat, l’ANSES enterre les craintes
Les contestations pseudo-scientifiques autour des ondes électromagnétiques émises par Linky sont également désamorcées. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) l’a affirmé en 2023 dans un rapport technique : les niveaux d’émission du Linky sont comparables à ceux d’un micro-ondes ou d’une plaque à induction.
Encore une ligne de défense qui s’effondre pour les opposants. Les rares motifs de refus encore recevables relèvent uniquement de l’impossibilité technique (logements inaccessibles, situations de danger ou de non-conformité avérée).
Refus du Linky : un choix de plus en plus coûteux, bientôt intenable
Refuser le compteur Linky n’est plus un acte de liberté, c’est un choix budgétaire absurde. Enedis organise gratuitement la pose sur simple demande, et même si l’usager finit par céder après avoir payé des pénalités, aucun remboursement rétroactif ne sera accordé.
Aujourd’hui, plus de 37,2 millions de compteurs Linky sont déjà installés, couvrant 95 % du parc résidentiel. Autrement dit, les réfractaires ne sont plus des victimes : ils sont désormais des payeurs volontaires de leur propre résistance.