La Ligue 1, vitrine du football français, est en danger. Face à la multiplication des diffusions illégales, les diffuseurs s’alarment : leurs revenus s’effondrent et l’avenir du championnat s’assombrit. La ministre des Sports, Marie Barsacq, a choisi d’agir. Lors des États généraux du football français le 3 mars 2025, elle a dévoilé un plan ambitieux pour éradiquer le piratage et restaurer la valeur des droits TV.
Piratage de la Ligue 1 : la riposte de la ministre des Sports est lancée

Un marché en péril : le piratage gangrène la Ligue 1
Le piratage des rencontres de Ligue 1 s’est particulièrement accentué depuis que DAZN est devenu le principal diffuseur du championnat français en été 2024. Jugées très chères (proposées à 19,99 € par mois avec un engagement annuel, au lieu de 39,99 € sans engagement en début de saison), de nombreux supporters contournent alors ces offres légales en ayant recours aux plateformes illégales de streaming sur Telegram par exemple, et aux boîtiers IPTV. Selon les estimations des diffuseurs, les pertes financières dues à ces pratiques se chiffrent en centaines de millions d’euros chaque saison.
Face à cette menace, le gouvernement et les instances du football français se mobilisent. Marie Barsacq a comparé le piratage au dopage, insistant sur l’urgence d’une réponse adaptée. « On a toujours un train de retard face à ceux qui commettent ces délits », a-t-elle déclaré sur RMC.
Trois mesures phares pour contrer les pirates
La ministre des Sports a annoncé un plan reposant sur trois axes principaux :
- Sanctionner les fournisseurs illégaux
Plutôt que de pénaliser les spectateurs, le gouvernement souhaite frapper directement les plateformes et les distributeurs illégaux. Le piratage sera désormais qualifié de délit, à l’image de la contrefaçon. Ceux qui mettent en place ces services risqueront des poursuites judiciaires renforcées. - Renforcer les moyens de lutte contre le piratage
Jusqu’à présent, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) était la principale entité en charge du contrôle. Désormais, d’autres acteurs privés pourront être mandatés pour traquer les contenus illégaux, comme c’est déjà le cas en Angleterre où une trentaine d’organismes agissent chaque semaine. - Accélérer les sanctions grâce à une identification rapide des fraudeurs
Un dispositif sera mis en place pour identifier rapidement les responsables des plateformes illégales et transmettre leurs coordonnées aux autorités. L’objectif est de limiter la durée de vie des sites pirates en réduisant leur capacité à prospérer.
Ces trois mesures s’intègrent dans une proposition de loi portée par les sénateurs Laurent Lafon et Michel Savin. Celle-ci doit être adoptée rapidement pour répondre à l’urgence de la situation.
Les droits TV, un enjeu vital pour le football français
Le piratage est d’autant plus préoccupant que le football français est en pleine crise. La Ligue de football professionnel (LFP) peine à sécuriser un contrat de diffusion pérenne, et les diffuseurs actuels expriment leur frustration face à l’ampleur du phénomène. DAZN, principal diffuseur de la Ligue 1, estime que la LFP ne s’engage pas suffisamment dans la lutte contre ces pratiques illégales.
Marie Barsacq rappelle l’importance de préserver la valeur des droits TV, essentiels au financement des clubs. « On a besoin d’un football professionnel en bonne santé », a-t-elle insisté. Si la lutte contre le piratage échoue, la Ligue 1 risque de voir son attractivité décliner et ses revenus chuter drastiquement pour ses clubs.