Quand les jours rallongent et que l’air devient plus léger, l’été ne rime pas seulement avec détente pour une partie de la jeunesse française. Pour nombre d’entre eux, c’est l’appel du premier bulletin de paie qui les motive à chercher un job d’été. Mais attention : ce Graal salarial est balisé par une législation plus stricte qu’un concours administratif.
Job d’été : âge, règles… tout savoir à un mois des vacances

Le mot-clé « job d’été » explose dans les moteurs de recherche. Il est temps de rappeler une vérité souvent ignorée : non, tous les adolescents ne peuvent pas spontanément franchir les portes d’un supermarché pour empiler des rayons. Travailler l’été en France est un droit encadré. Et si certains s’imaginent que décrocher un petit boulot en juillet se limite à signer un contrat et sourire au client, la réalité est autrement plus procédurière.
Job d’été : des règles qui commencent… à 14 ans
En France, l’âge minimum pour exercer un job d’été est de 14 ans, mais sous une condition quasi kafkaïenne : l’emploi ne peut avoir lieu que durant les vacances scolaires d’au moins 14 jours consécutifs, et uniquement sur des tâches « légères » — entendez, ni fatigantes, ni dangereuses. L’employeur doit alors obtenir, 15 jours avant l’embauche, une autorisation de l’inspecteur du travail, accompagnée de l’accord écrit du ou des représentants légaux.
Entre 16 et 18 ans, les contraintes se desserrent un peu, mais la protection reste la norme. D’après le site Service-Public.fr (actualisé le 2 avril 2025), un mineur ne peut pas travailler plus de 35 heures par semaine (7 heures par jour entre 14 et 16 ans, 8 heures entre 16 et 18 ans), et il est strictement interdit de travailler de nuit : entre 20 heures et 6 heures pour les moins de 16 ans, et entre 22 heures et 6 heures pour les 16–17 ans. Des règles plus protectrices que permissives, donc.
Un vrai contrat, une vraie paie… et des vraies contraintes
Il ne suffit pas de vouloir. Encore faut-il signer le bon contrat. Le site officiel du ministère du Travail précise qu’un job d’été relève obligatoirement d’un CDD (contrat à durée déterminée), d’un contrat saisonnier ou d’un contrat de mission en intérim. Chacun d’eux impose à l’employeur de déclarer le salarié à l’Urssaf, de fournir un bulletin de paie, et — pour les mineurs — d’organiser une visite d’information et de prévention avant la prise de poste.
Et côté salaire ? Là encore, tout dépend de l’âge. Le SMIC horaire brut en vigueur depuis le 1er janvier 2025 est de 11,88 euros. Ce montant s’applique intégralement aux majeurs, mais est minoré pour les mineurs sans expérience : 90 % du SMIC pour les 17–18 ans, 80 % pour les moins de 17 ans. Une décote qui s’estompe dès que le jeune justifie de six mois d’expérience professionnelle dans la branche. Dans un article publié le 4 avril 2025, Capital.fr résume la situation : « Un job d’été, c’est un vrai boulot. Il est donc rémunéré comme tel, avec un bulletin de paie chaque mois ».
Où chercher un job d’été : la jungle numérique et les bons filons saisonniers
Pas de piston ? Pas de souci. Encore faut-il savoir où cliquer. Le portail 1jeune1solution.gouv.fr centralise des milliers d’annonces saisonnières, tout comme la plateforme spécialisée jobs-ete.com, qui recense les forums, ateliers de préparation, tutoriels et offres par région.
Côté métiers, certains secteurs s’arrachent les bras volontaires : restauration rapide, grandes surfaces, entretien des espaces verts, cueillette agricole ou encore animation en centre de loisirs. En bord de mer ou à la montagne, les stations touristiques cherchent des serveurs, plagistes, vendeurs en boutique, personnel de ménage… Bref, une myriade de postes, souvent sous tension, toujours précaires, mais formatrices. Et pour ceux qui rêvent d’international, attention : les règles changent selon les pays. La législation française ne s’exporte pas.