Travailleurs, commerces, livraisons : Gibraltar retrouve la libre circulation

Chaque matin, ils sont 15 000 à franchir la verja. Espagnols ou Gibraltariens, ils vivent du passage. Le 11 juin 2025, un accord historique est tombé pour Gibraltar.

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By Grégoire Hernandez Published on 12 juin 2025 10h00
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Travailleurs, commerces, livraisons : Gibraltar retrouve la libre circulation - © Economie Matin
769 MILLIONS $Gibraltar a un PIB de plus de 432 millions de livres (769 millions de dollars).

C’est un accord passé presque inaperçu. Et pourtant, il pourrait bien changer la donne pour des milliers de foyers. Derrière les mots d’experts, c’est une réalité de terrain qui se transforme. Et elle commence… à la fr

Gibraltar : un accord, et soudain un quotidien plus simple

On parle souvent du Brexit comme d’un sujet de diplomates. Mais à Gibraltar, c’est une affaire de réveil-matin. Jusqu’à présent, un excès de zèle douanier pouvait ruiner la journée. Les 15 000 travailleurs qui passent chaque jour la frontière entre l’Espagne et le Rocher en savent quelque chose.
Désormais, c’est terminé. Mercredi 11 juin 2025, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’UE ont conclu un accord qui supprime toutes les barrières physiques entre Gibraltar et l’Espagne. Objectif : fluidifier la circulation des personnes et des marchandises. Résultat attendu : moins d’attente, plus de sérénité, un vrai gain de temps et d’argent.

Derrière l’accord, il y a un enjeu simple : l’économie. Plus de la moitié des travailleurs de Gibraltar viennent chaque jour de La Línea ou des environs. Ce sont eux qui font tourner les commerces, les services, la logistique.
Côté espagnol, l’accès à ces emplois est vital. Les taux de chômage restent très élevés dans le sud de l’Andalousie. Et dans une zone où la contrebande et le trafic restent des tentations pour les plus précaires, avoir un travail régulier, légal, juste de l’autre côté de la frontière, c’est une bouée de sauvetage.
« Cet accord crée une zone de prospérité partagée entre Gibraltar et Campo de Gibraltar », a résumé le ministre espagnol José Manuel Albares. Ce n’est pas juste un papier signé à Bruxelles. C’est un outil pour relancer une économie transfrontalière dynamique, bloquée depuis le Brexit.

Moins de contrôles, plus de clarté pour les travailleurs 

En matière de commerce aussi, cet accord change tout. Avant, une livraison pouvait se transformer en cauchemar logistique. Les contrôles, l’attente, l’incertitude : autant d’obstacles pour les PME.
Avec l’accord, les vérifications physiques sont supprimées à la frontière. Les marchandises circuleront librement. Des contrôles auront lieu, mais uniquement au port et à l’aéroport. Autrement dit, la route entre l’Espagne et Gibraltar sera aussi fluide qu’avant le Brexit.
« La sécurité juridique, la clarté juridique amélioreront clairement l’environnement commercial de toute la région », a déclaré Maroš Šefčovič, commissaire européen. Traduction concrète : les entreprises peuvent à nouveau planifier, investir, livrer sans devoir deviner comment ça va se passer demain matin.

Cet accord est une avancée. Mais c’est un compromis. Les agents espagnols effectueront les contrôles Schengen à l’aéroport de Gibraltar. Une décision qui fait grincer des dents côté britannique, où certains y voient une atteinte à la souveraineté.
Mais sur le terrain, personne ne veut rallumer la guerre des drapeaux. Ce que les habitants demandent, c’est de pouvoir travailler, livrer, consommer, circuler sans obstacle. En clair : vivre normalement.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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