Le 1er juin 2012 marque l’arrivée du moteur Ford 1,0 litre EcoBoost sur le marché européen, un événement alors encensé par la presse spécialisée. Ce petit trois cylindres turbo essence, annoncé comme une révolution dans la catégorie des blocs compacts, allait rapidement séduire les jurys du monde entier. À tel point qu’il a été couronné six fois “moteur international de l’année” dans sa catégorie. Et pourtant, treize ans plus tard, les éloges ont laissé place à la défiance. Car pour beaucoup de conducteurs, ce moteur s’est avéré être une source d’ennuis récurrents… et coûteux.
Ford 1,0 litre EcoBoost : les modèles affectés par les pannes les plus graves
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Published on 28 mai 2025 18h30
Sous le capot, un moteur Ford 1,0 litre EcoBoost miné par les défauts de conception
Dès son lancement, Ford vantait les mérites de son moteur EcoBoost 1,0 litre : économique, puissant, léger, efficace… Mais très vite, les concessions ont vu affluer des véhicules en panne. Le bloc produit entre 2011 et 2019 est désormais bien identifié par les garagistes : courroie de distribution qui se désagrège, fuites de liquide de refroidissement, turbo fragile, pompe haute pression défaillante…
Cette technologie, censée limiter les frottements et améliorer la longévité de la pièce, a finalement abouti à l’effet inverse, une désintégration prématurée de la courroie, plongeant des centaines de moteurs dans des situations critiques. Ford a discrètement commencé à remplacer cette technologie par une chaîne de distribution entre 2019 et 2020, un changement technique interprété par beaucoup comme un aveu tacite de défaillance. Ce n’est pas tout. Les durites de refroidissement de certains modèles, en particulier entre 2011 et 2013, se fissurent avec la chaleur, provoquant des pertes de liquide de refroidissement et des surchauffes.
Une longue liste de modèles Ford impactés
Le bloc 1,0 litre EcoBoost n’était pas réservé à un seul modèle. Ford l’a largement intégré à sa gamme, de la citadine à la familiale. Sont notamment concernés les véhicules suivants :
Ford Fiesta
Ford Focus
Ford B-Max
Ford C-Max
Ford Mondeo
Ford EcoSport
Ford Puma
Les problèmes se concentrent massivement sur les productions allant de 2011 à 2019. Après cette période, les retours d’expérience tendent à montrer une amélioration, grâce aux correctifs techniques apportés par la marque. Mais là encore, rien d’officiel. Contrairement à Stellantis avec son moteur PureTech, le constructeur américain ne reconnaît toujours pas de défaut structurel de conception, et laisse chaque cas au bon vouloir du service après-vente. Sur les forums et les groupes Facebook de propriétaires, les témoignages s’accumulent.
Une microfissure sur un bloc moteur, une surchauffe à 24 500 km, un turbo cassé à 40 000 km : les cas sont nombreux, bien que non systématiques. Le manque de transparence de Ford n’arrange rien. Selon Auto Plus, le constructeur se contente de rappeler que « chacun doit assurer en temps et en heure l’entretien de son auto ». Si un moteur casse, l’entretien est probablement en cause. Une position jugée inacceptable par certains usagers pourtant irréprochables sur le suivi constructeur.
Des rappels trop limités, des indemnisations absentes
Face à la multiplication des incidents, Ford a bien dû réagir. En 2023, le groupe a procédé à un rappel sur plusieurs modèles (Focus, EcoSport, etc.) produits entre 2016 et 2022, pour un risque de fracture du bras tendeur de la courroie de la pompe à huile. Une défaillance pouvant entraîner la perte d’assistance au freinage et à la direction, sans avertissement préalable. Mais ce rappel, aussi légitime soit-il, est loin de couvrir la totalité des cas problématiques.
Les propriétaires des modèles antérieurs à 2016 restent sans recours, à moins d’engager des démarches longues, coûteuses, et au résultat très incertain. Aux États-Unis, une action collective a été lancée… puis abandonnée. Ford ayant opéré un rappel tardif, la justice a estimé que la démarche suffisait à mettre fin à la plainte. Sur le Vieux Continent, aucune indemnisation d’ampleur n’a été envisagée. En France, silence radio du côté du constructeur. Pas d’explication, pas d’ouverture à des campagnes de révision préventives. Le client lésé ? Il se débrouille avec sa facture.