Au moment où s’ouvrent des réunions décisives des grandes banques centrales, l’euro poursuit son ascension face à un dollar affaibli par les incertitudes commerciales et géopolitiques.
Fed : Vers un statu quo en juin 2025 ?

Alors que les marchés anticipent un statu quo du côté de la Fed et de la Banque d’Angleterre, l’orientation plus ferme de la BCE pourrait continuer à soutenir la monnaie européenne. Mais d’autres facteurs, comme l’évolution des prix de l’énergie en lien avec le conflit Israël / Iran et la politique migratoire américaine, pourraient rebattre les cartes.
L’EUR/USD poursuit sa progression, tandis que le dollar reste sous pression. La semaine dernière, la monnaie européenne a accéléré sa hausse après que Donald Trump a annoncé qu’il dévoilerait prochainement davantage de détails sur ses prochaines initiatives dans la guerre commerciale, alors que la trêve de 90 jours touche à sa fin. Cette déclaration a de nouveau inquiété les marchés, entraînant une nouvelle baisse du dollar. L’EUR/USD a ainsi atteint un nouveau sommet à 1,1632, tandis que la livre sterling s’est hissée à 1,3634 face au dollar.
Au-delà de la question des droits de douane, d’autres facteurs influencent également les marchés. Les tensions géopolitiques, qui ravivent l’incertitude et la volatilité, jouent un rôle croissant. Mais ce sont surtout les politiques monétaires qui retiennent l’attention, en raison de leur impact direct sur les taux de change. Cette semaine s’annonce particulièrement décisive, avec plusieurs grandes banques centrales sur le point de rendre leurs décisions en matière de taux d’intérêt.
La Banque du Japon ouvrira le bal mardi, suivie mercredi par la Réserve fédérale américaine, qui constituera le point d’orgue de la semaine. Jeudi, ce sera au tour de la Banque d’Angleterre et de la Banque nationale suisse. Les marchés anticipent un statu quo du côté de la Fed et de la BoE. Si cela se confirme, et compte tenu du ton plus offensif adopté récemment par la Banque centrale européenne, cela pourrait renforcer encore la position de l’euro. Comme toujours, les déclarations accompagnant ces décisions seront scrutées de près.
Par ailleurs, la hausse des prix de l’énergie, en lien avec les tensions au Moyen-Orient, pourrait exercer une pression à la hausse sur l’inflation mondiale — avec un impact plus rapide aux États-Unis. Un autre facteur à surveiller : la politique migratoire de Donald Trump. Un durcissement dans ce domaine pourrait affecter l’inflation américaine, notamment dans des secteurs comme l’agroalimentaire, où une main-d’œuvre immigrée est fortement présente.
Si les marchés commencent à anticiper ces dynamiques, cela pourrait entraîner une remontée des taux américains. Dans ce contexte, seuls une poussée de l’inflation ou un regain de tensions géopolitiques favorisant les valeurs refuges pourraient soutenir le dollar à moyen terme. Pour l’instant toutefois, la tendance reste clairement orientée à la baisse pour le billet vert.