Fin du démarchage téléphonique : ce que prévoit la nouvelle loi

Le démarchage téléphonique entre dans une nouvelle ère. À partir d’août 2026, il sera interdit de solliciter un particulier sans son consentement préalable. Une avancée saluée par les associations de consommateurs, mais redoutée par certains professionnels du secteur.

Jean Baptiste Le Roux
By Jean-Baptiste Le Roux Published on 22 mai 2025 9h32
Le démarchage téléphonique tel qu'on le connaît aujourd'hui prendra fin en août 2026. Pixabay
Le démarchage téléphonique tel qu'on le connaît aujourd'hui prendra fin en août 2026. Pixabay - © Economie Matin

Démarchage téléphonique : le consentement devient la règle

Le fonctionnement du démarchage téléphonique va connaître un changement radical. Jusqu’ici, les consommateurs devaient s’inscrire sur des listes comme Bloctel pour éviter les appels commerciaux. Avec la nouvelle loi, ce sera désormais aux entreprises de prouver que le consommateur souhaite être contacté.

Ce changement de logique repose sur le principe du consentement actif, aussi appelé "opt-in". Concrètement, cela signifie que tout appel commercial non sollicité sera interdit, sauf si la personne a expressément donné son accord pour être démarchée. Cette mesure vise à mieux protéger les consommateurs contre les abus, les souscriptions forcées et le harcèlement.

Aucune dérogation ne sera accordée, quel que soit le secteur d’activité. Seule exception : les appels liés à un contrat en cours, à condition que la sollicitation soit en lien direct avec l’objet de ce contrat. Les entreprises qui ne respecteraient pas ces règles s'exposent à des sanctions financières allant jusqu’à 500.000 euros en cas d’abus de faiblesse.

Un accueil contrasté entre consommateurs et professionnels

La loi a reçu un accueil enthousiaste de la part des associations de défense des consommateurs. L’UFC-Que Choisir, engagée depuis des années contre les dérives du démarchage, salue une "victoire historique". Selon un sondage mené en 2023, 97 % des Français considèrent le démarchage téléphonique comme intrusif, voire irritant. Cette évolution législative est donc largement attendue.

Mais du côté des professionnels, la réaction est plus réservée. La Fédération de la vente directe (FVD) alerte sur l’impact économique potentiel. Elle redoute une baisse d’activité pour les entreprises utilisant encore ce canal pour prospecter, particulièrement dans les zones où les opportunités d’emploi sont rares. La FVD évoque même un risque pour plusieurs milliers d’emplois.

Si le consensus politique est large, l’entrée en vigueur de cette loi prévue pour août 2026 laisse un délai d’adaptation aux entreprises concernées. Ce laps de temps sera déterminant pour qu’elles repensent leur stratégie de relation client et se conforment aux nouvelles exigences en matière de consentement.

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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