Le 1er juillet 2025, la Cour suprême des États-Unis a validé un décret présidentiel daté du 11 février, permettant le licenciement massif de fonctionnaires fédéraux. Pour l’administration publique américaine, cette décision ouvre la voie à des vagues de suppressions de postes comme le souhaitait Donald Trump depuis son premier mandat. Ce bouleversement dissimule en réalité un coup de force politique d’une ampleur inédite.
La Cour suprême donne à Trump le feu vert pour licencier les fonctionnaires

La machine judiciaire au service des licenciements : une décision politique ?
La Cour suprême des États-Unis a confirmé le pouvoir discrétionnaire de l’exécutif pour reclasser, et donc licencier, des milliers de fonctionnaires fédéraux. Une aubaine pour Donald Trump qui, dès 2020, avait initié cette offensive administrative via le décret n°13957 instaurant la catégorie « Schedule F ».
Ce décret, réactivé par l’arrêt de la Cour, permet aux agences fédérales de transférer les fonctionnaires occupant des postes dits « de confiance » (jusqu’à 50 000 selon certaines estimations) vers ce nouveau statut. Un statut dépouillé de protection syndicale et de toute garantie contre le licenciement sans cause formelle. Un rêve de patron des années 1920.
Des licenciements de masse pour « drainer le marécage »
Cette purge bureaucratique s’inscrit dans une rhétorique bien huilée. Dès 2016, Donald Trump promettait de « nettoyer le marécage », expression qui, dans son langage politique, signifie s’attaquer aux fonctionnaires jugés trop proches de l’« establishment ». Le décret du 11 février 2025 s’enracine dans cette logique. Mais ce n’est pas qu’une question d’épuration idéologique. Il s’agit d’un démantèlement structuré de l’administration fédérale.
L’objectif est de s’assurer une fidélité politique des hauts fonctionnaires et éteindre les contre-pouvoirs internes. D’aucuns parleront d’« État parallèle ». D’autres, plus cyniques, préféreront le terme « vassalisation des agences ». Comme l’a rapporté The Guardian le 8 juillet 2025, « la Cour a précisé qu’elle ne se prononçait pas sur la légalité de projets spécifiques de licenciements au sein des agences fédérales ». Cette levée de l’injonction permet néanmoins, de facto, l’application immédiate du décret présidentiel.
La fonction publique américaine à découvert
Les syndicats sont vent debout. La National Treasury Employees Union a vigoureusement critiqué la décision et qualifié la démarche de destruction du service public, tandis que plusieurs ONG évoquent une « chasse aux sorcières ».
Le Congressional Budget Office estime que les mesures prévues pourraient affecter directement environ 52 000 postes sur les 2,1 millions de fonctionnaires fédéraux. Le risque ? Une désorganisation massive, un affaiblissement de la continuité administrative et, in fine, un effondrement de la résilience étatique.