En pleine saison de réservations estivales, les compagnies aériennes européennes se retrouvent de nouveau dans le viseur. Ponctualité bancale, vols annulés à la chaîne et passagers souvent laissés sans recours immédiat… quelles sont les pires, et les meilleures, compagnies aériennes en termes de ponctualité ?
TAP, Air France, British Airways : les reines des retards de vols en 2025

Depuis le 1er janvier 2025, les statistiques collectées par Flightright, acteur majeur de l’indemnisation des passagers aériens, révèlent une réalité que les habitués des halls d’embarquement soupçonnaient depuis longtemps. Entre retards répétés et annulations massives, la fiabilité des compagnies aériennes se délite. Et les conséquences s’accumulent : perte de correspondances, nuits d’hôtel improvisées, vacances tronquées… Le 26 mai 2025, Flightright publiait son dernier classement sur la ponctualité et les annulations dans le ciel européen. Le verdict est sans appel.
Les retards des compagnies aériennes atteignent des niveaux inédits
Au premier trimestre 2025, les compagnies les plus touchées par les retards n’ont rien à envier à leurs concurrentes historiques. En tête du classement peu enviable : TAP Air Portugal, avec 37,14 % de vols retardés de plus de 15 minutes. Oui, vous avez bien lu. Plus d’un vol sur trois. Derrière elle, Air France signe une performance qui fait grincer des dents avec 22,65 % de retards.
Le podium est complété par British Airways, à 20,93 %, juste devant Transavia (20,41 %), et Vueling (19,94 %). À l’inverse, Lufthansa tire son épingle du jeu avec un taux contenu à 12,68 %, suivie de Norwegian Air Shuttle (13,01 %) et Wizz Air (13,10 %).
Une hiérarchie qui bouscule certaines idées reçues : les compagnies low cost sont loin d’être les pires élèves en matière de ponctualité. Les mastodontes historiques ne peuvent plus se réfugier derrière leur héritage. « TAP Portugal s’impose tristement comme la compagnie la moins ponctuelle d’Europe, avec plus d’un tiers de ses vols retardés », détaille l’étude
Quand ils ne sont pas en retard, les vols sont tout simplement annulés
Autre donnée alarmante : les annulations. Flightright relève que Finnair détient le record sur la période analysée, avec 3,35 % de ses vols supprimés. Suit KLM, à 2,04 %, talonnée par British Airways, qui annule 1,58 % de ses liaisons.
Encore une fois, les compagnies dites « traditionnelles » ne brillent pas. Pendant ce temps, Ryanair, souvent moquée pour son service à bord, affiche une meilleure performance sur ce critère avec moins de 1 % d’annulations. Même constat pour EasyJet, qui maintient une stabilité étonnante. « Ce sont souvent les compagnies nationales qui offrent les pires performances en matière d’annulations. » La cause ? Une combinaison de facteurs récurrents : grèves, problèmes techniques, saturation des créneaux horaires...
Le problème dépasse les compagnies : aéroports et régulations à la traîne
Les retards sont rarement une affaire isolée. Ils s'inscrivent dans un système fragilisé. En 2024 déjà, Flightright alertait sur les performances catastrophiques de certains aéroports européens. Lisbonne remportait la palme du chaos avec 31,02 % de vols retardés. Munich et Londres-Gatwick suivaient de près, avec respectivement 29,92 % et 28,80 % de vols en retard. Côté français, Roissy-Charles de Gaulle ne brille pas : 26,71 % de retards sur l’année 2024. En 2025, les tendances restent préoccupantes.
L’autre facteur d’inquiétude vient de Bruxelles : la réforme du règlement européen CE n°261/2004 menace de réduire les droits des passagers. Allongement des délais de retard avant indemnisation, conditions plus strictes… Le projet suscite un tollé. « 66 % des Français rejettent la réforme proposée par la Commission européenne, qui vise à allonger le délai minimal de retard ouvrant droit à indemnisation. »
Vols en retard : des droits mal connus et mal appliqués
Un autre chiffre donne le vertige : 52 % des Français ignorent leurs droits en cas de retard ou d’annulation. Pourtant, le règlement CE 261/2004 est clair : un vol retardé de plus de 3 heures ou annulé sans préavis ouvre droit à une indemnisation forfaitaire :
- 250 euros pour les vols jusqu’à 1 500 km ;
- 400 euros pour les vols entre 1 500 et 3 500 km ;
- 600 euros au-delà.
Mais encore faut-il savoir comment réclamer.