Les derniers chiffres du chômage de mai 2025 affichent une légère amélioration, avec une baisse de 0,3 % des inscrits en catégorie A. Mais derrière cette apparente embellie se cache l’effet mécanique de la réforme du RSA, qui fausse partiellement la lecture des données.
Chômage : la baisse sera-t-elle durable ?
Une baisse du chômage… mais sous conditions
Les chiffres du chômage de mai 2025 viennent de sortir : à première vue, les données sont plutôt favorables. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A — c’est-à-dire les personnes sans aucune activité — s’établit à 3,21 millions. Cela représente une baisse de 0,3% par rapport à avril 2025, soit 10.700 personnes en moins, selon la Dares.
Mais cette évolution intègre une variable de taille : l’effet mécanique de l’inscription automatique des bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active), entrée en vigueur dans le cadre de la réforme pour le plein emploi. En excluant cet élément, la baisse serait de 1,1%. Autrement dit, l'amélioration du marché de l’emploi est plus nette si l'on neutralise l’impact de cette mesure.
Catégories B et C : des chiffres à relativiser
En élargissant le périmètre à l’ensemble des catégories A, B et C — qui incluent les personnes en activité réduite — la baisse est similaire : -0,3%, soit 5,6 millions de demandeurs d'emploi. Là encore, le recul atteint -1% si l’on fait abstraction des effets liés à la réforme.
Ces chiffres, bien qu'encourageants, ne suffisent pas à tracer une tendance. Et pour cause : « Les données mensuelles sont trop volatiles », rappelle la Dares, qui privilégie les analyses trimestrielles. Lors du premier trimestre 2025, le nombre d’inscrits en catégorie A avait d’ailleurs progressé de 0,8%, hors effets de la réforme RSA.
Un signal contrasté dans un contexte fragile
Cette publication intervient dans un contexte social où la confiance des ménages est en recul, et où les effets de la réforme du marché du travail restent encore difficiles à cerner. De nombreux économistes soulignent l’importance de prendre en compte les effets d’aubaine ou les transferts entre catégories, plutôt qu’un recul global du chômage.
Signe d’un ajustement mesuré mais bien réel, l’Unédic — organisme gestionnaire de l’assurance chômage — a annoncé une revalorisation de 0,5% des allocations à compter du 1er juillet 2025. « Cette décision prend en compte à la fois la situation économique actuelle et la nécessité de préserver l’équilibre financier du régime », précise l’Unédic. Conséquence directe : le montant journalier minimal de l’allocation passe de 31,97 euros à 32,13 euros, impactant 2,1 millions de bénéficiaires.
Ce que disent les chiffres… et ce qu’ils ne disent pas
Le repli du nombre d’inscrits pourrait laisser penser à une embellie durable. Pourtant, les spécialistes appellent à la prudence. Car au-delà des chiffres, c’est bien le bilan qualitatif du marché de l’emploi qui compte : qualité des postes, durabilité des contrats, niveau des rémunérations, accès à la formation.
De plus, les effets réels de la loi sur le plein emploi — censée fluidifier les parcours professionnels — ne seront mesurables qu’à partir des données du deuxième trimestre, attendues fin juillet 2025.