Chaleur nocturne : le cauchemar invisible de nos étés

Les températures commencent à monter, chaleur et transpiration vous collent à la peau déjà la journée, et bientôt la nuit, Morphée semblera vous avoir rayé de sa liste. Quand le thermomètre dépasse les 25°C la nuit, le sommeil devient un champ de bataille. Et non, ouvrir la fenêtre ne suffit plus.

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By Rédacteur Published on 7 juin 2025 16h00
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Chaleur nocturne : le cauchemar invisible de nos étés - © Economie Matin
27,3Les nuits chaudes (27,3°C) augmentent de 70 % la probabilité de souffrir d’apnée obstructive du sommeil (AOS).

Comment dormir quand la chaleur envahit la nuit ? Cette problématique, loin d’être anecdotique, devient centrale à l’heure où l'été arrive. Entre perturbations biologiques et stratégies de survie, le sommeil est devenu une ressource menacée.

Quand le thermomètre grimpe, le sommeil décroche

La chaleur n’est pas une simple gêne : elle altère la qualité même du sommeil. Une étude scientifique de l’American Thoracic Society (mai 2025), portant sur 116 200 utilisateurs de dispositifs connectés dans 41 pays, l’affirme sans ambages : les nuits chaudes (27,3°C) augmentent de 70 % la probabilité de souffrir d’apnée obstructive du sommeil (AOS), comparées à des nuits fraîches (6,4°C). En Europe, ce risque double, voire triple.

« Le réchauffement nocturne va considérablement alourdir la charge sanitaire mondiale liée à l’AOS si la température moyenne augmente de plus de 2°C d’ici 2100 », précise le résumé de l’étude (Rising Temperatures Are Associated With Increased Burden of Obstructive Sleep Apnea, ATS, mai 2025).

En France, le phénomène se confirme. La régulation thermique naturelle du corps est gravement perturbée par la chaleur, empêchant la température interne de chuter comme elle le devrait durant la nuit. Résultat : sommeil fragmenté, réveils multiples, phases profondes écourtées.

Les spécialistes sont formels, c'est la baisse de notre température interne qui permettra l'endormissement.

Dormir malgré la chaleur : méthodes de survie éprouvées

Faut-il se résoudre à ne dormir que l’hiver ? Non. Des stratégies sans climatisation ni ventilateur existent, comme par exemple se doucher à l'eau froide avant de se coucher.

L’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) recommande également d’éviter les pyjamas synthétiques et de privilégier des vêtements amples en coton.

Côté nutrition, mieux vaut dîner léger, en évitant les graisses et l’alcool. Et surtout, boire de l’eau régulièrement… mais pas glacée. Contrairement aux idées reçues, « les boissons froides ralentissent la sudation et peuvent inciter le corps à produire plus de chaleur pour compenser », rappelle l’INSV.

Même la disposition de votre logement est à repenser. Fermez volets et fenêtres toute la journée, ouvrez-les en soirée, et créez des courants d’air indirects. Placez une serviette humide devant l’ouverture, ou un pain de glace dans l’axe du flux d’air pour un effet rafraîchissant low-cost.

Vulnérabilités accrues : enfants, seniors, et médicaments

Les personnes âgées, les enfants et les individus sous traitement médicamenteux doivent redoubler de prudence. L’INSV avertit : une forte transpiration nocturne peut provoquer une déshydratation sévère, surtout si elle n’est pas compensée.

Quant aux médicament, une simple nuit trop chaude peut alors déstabiliser des traitements parfois critiques.

Le ministère de la Santé recommande de laisser les nourrissons en couche uniquement, et les jeunes enfants en sous-vêtements, pendant leur sommeil estival.

Et si la technologie devenait indispensable ?

Évidemment, la climatisation reste la solution la plus efficace. Mais avec un coût allant de 500 à 5 000 euros pour une installation, elle reste inaccessible à beaucoup. Le ventilateur, en revanche, offre un bon compromis énergétique : 20 fois moins gourmand qu’une clim, selon l’ADEME.

1 comment on «Chaleur nocturne : le cauchemar invisible de nos étés»

  • Axelle

    Bonjour, pourquoi ne pas évoquer les technologies alternatives de climatisation de lit, si peu gourmandes en énergie et qui permettent de climatiser juste la surface du lit ! Il s’agit de surmatelas climatisé. En plus c’est une invention française.

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