Météo-France a officiellement placé, ce jeudi 19 juin, 27 départements de l’ouest hexagonal en vigilance jaune canicule, signalant un épisode de chaleur intense mais encore modéré selon l’échelle nationale d’alerte météorologique. Cette décision intervient alors que les températures grimpent sans relâche depuis plusieurs jours, préfigurant une vague de chaleur d’ampleur significative attendue pour le week-end à venir.
Canicule : alerte vigilance jaune dans 27 départements

L’alerte couvre des territoires très étendus, de la façade atlantique aux contreforts du Massif central, et jusqu’aux abords du Rhône. À l’origine de cette situation, une remontée d’air chaud d’origine ibérique, combinée à des conditions anticycloniques persistantes. Une configuration désormais familière dans les bulletins estivaux.
Canicule : les 27 départements placés en vigilance jaune
Quels territoires sont touchés par cet avertissement ? Météo-France a émis sa vigilance jaune pour les départements suivants : Ardèche, Cantal, Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Drôme, Haute-Garonne, Gers, Gironde, Ille-et-Vilaine, Indre-et-Loire, Isère, Landes, Loire-Atlantique, Lot, Lot-et-Garonne, Maine-et-Loire, Mayenne, Morbihan, Puy-de-Dôme, Rhône, Sarthe, Deux-Sèvres, Tarn-et-Garonne, Vendée, Vienne et Haute-Vienne.
Les températures annoncées sont parlantes : 35 °C attendus à Cahors, 33 °C à Redon, Saumur, La Rochelle, Bordeaux et Bayonne, et 32 °C à Nantes et Toulouse. Cette vigilance jaune, deuxième niveau d’alerte sur l’échelle de quatre couleurs utilisée par Météo-France, signale des phénomènes potentiellement dangereux mais encore éloignés du seuil d’urgence. Elle invite à la prudence, particulièrement pour les enfants, les personnes âgées, les malades chroniques et les travailleurs exposés.
Vigilance jaune : un signal devenu trop banal ?
Peut-on encore parler d’alerte quand la canicule devient la norme ? Avec cet épisode, la France métropolitaine enregistre sa 50ᵉ vague de chaleur depuis 1947, selon les données consolidées par Météo-France et relayées par Le Monde. Et ce n’est que le mois de juin. « Le pic de chaleur sera probablement atteint samedi sur la moitié ouest du pays », alertait Météo-France dans un communiqué mis à jour ce matin. Les températures pourraient alors dépasser les 38 °C dans plusieurs départements du Sud-Ouest, renforçant les tensions sur les réseaux d’eau, d’électricité et sur les structures sanitaires.
Et pendant que les thermomètres flambent, la vigilance jaune prolifère sans soulever la moindre réaction nationale d’ampleur. Il faut dire que ce code couleur, souvent perçu comme inoffensif par le grand public, finit par banaliser les risques. Pourtant, les consignes sanitaires sont bien réelles : hydratation renforcée, limitation des sorties en milieu de journée, protection contre le soleil, et attention accrue aux personnes isolées.
Les autorités locales en alerte, mais jusqu’où ?
Face à cette situation, plusieurs préfectures, notamment celles de la Gironde, du Cantal et du Morbihan, ont réitéré dès mercredi soir les recommandations du Plan national canicule (PNC), en vigueur depuis le 1er juin. Certaines communes, comme Angoulême ou Pau, ont d’ores et déjà ouvert des lieux rafraîchis en accès libre.
Les épisodes de juin 2019 et d’août 2022 ont prouvé que les “canicules modérées” peuvent générer une surmortalité significative, même sans atteindre le seuil d’alerte rouge. Alors méfiance.
Une chaleur qui ne fait que commencer
Selon les prévisions de Météo-France, l’épisode actuel pourrait se prolonger au moins jusqu’à lundi prochain, avec un probable renforcement des températures dans l’axe Sud-Ouest / Centre-Val de Loire. Une extension de la vigilance, voire un passage au niveau orange pour certains départements, n’est donc pas exclue dans les prochains bulletins.
Les climatologues, eux, ne s’en étonnent plus. La multiplication de ces vagues précoces, sur des zones aussi vastes, confirme les scénarios les plus sombres du dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). La canicule n’est plus une anomalie. Elle devient la bande-son régulière d’un été qui s’allonge, s’intensifie, et nous rattrape toujours plus tôt.