Alors que le budget 2026 se profile, l’exécutif s’oriente vers un tournant stratégique : alléger les effectifs de la fonction publique en réduisant le nombre de fonctionnaires. Une réforme structurelle qui s’inscrit dans une volonté de redresser les finances publiques sans alourdir la pression fiscale.
Budget : la France veut réduire le nombre des fonctionnaires

Miser sur l'intelligence artificielle pour réduire le nombre de fonctionnaires
La trajectoire budgétaire du pays inquiète Bercy. Malgré les promesses passées de maîtrise des effectifs, le nombre de fonctionnaires a continué d’augmenter ces dernières années. L’État emploie aujourd’hui près de 5,8 millions d’agents publics, avec une hausse de 1,1 % en 2023. Une tendance que le gouvernement souhaite désormais enrayer pour contenir une masse salariale qui ne cesse de croître, d'après Le Figaro.
Cette orientation vise une économie de plusieurs milliards d’euros, dans un contexte de déficit public élevé. Plutôt que de relever les impôts, l’exécutif privilégie la réduction des dépenses de fonctionnement. Le ministère de l’Économie envisage ainsi une revue générale des besoins en personnel dans chaque ministère. Il ne s’agit pas seulement de limiter les recrutements, mais aussi de mieux piloter les revalorisations salariales.
Pour renforcer cette stratégie, le gouvernement mise également sur la modernisation des services publics. L’intelligence artificielle et la numérisation sont présentées comme des leviers d’efficacité susceptibles de compenser, au moins partiellement, la baisse des effectifs. À titre d’exemple, certaines directions administratives ont déjà commencé à automatiser leurs tâches, permettant des réorganisations internes.
Réformer en profondeur sans fragiliser l’administration
Au-delà des suppressions de postes, l’exécutif souhaite engager une réflexion plus large sur l’architecture de l’État. La fusion ou la suppression d’un tiers des agences publiques est désormais sur la table. Si les structures ciblées ne sont pas encore officiellement désignées, le potentiel d’économie est estimé entre 2 et 3 milliards d’euros. L’objectif : recentrer l’action publique sur les missions essentielles, tout en éliminant les doublons.
Cette volonté de rationalisation s’accompagne d’un mot d’ordre : responsabiliser chaque ministre. À eux de proposer des pistes crédibles pour réduire leurs dépenses, sans compromettre la qualité du service public. Cette approche décentralisée reflète une volonté politique claire : faire de la maîtrise budgétaire un engagement collectif.
Néanmoins, cette stratégie n’est pas sans risque. Supprimer trop rapidement des postes pourrait entraîner des dysfonctionnements, notamment dans les secteurs déjà en tension comme l’éducation ou la santé. Le défi consistera à adapter les effectifs sans nuire à l’efficacité des services publics. Une équation délicate, que le gouvernement devra résoudre avec finesse pour éviter de fragiliser l’appareil d’État.