Musique classique : les principales saisons musicales 2025/2026 viennent d’être annoncées, des programmes captivants mais souvent coûteux si on s’y prend au dernier moment. Comme tous les ans, voici notre article sur les « bons plans » pour profiter des concerts et de l’opéra à Paris sans se ruiner.
Les bons plans pour aller à l’opéra et au concert à Paris en 2025/2026

Le conseil que nous donnons est de s’y prendre à l’avance et d’éplucher les programmes. Cette méthode vaut également pour nos lecteurs de province : Lyon, Toulouse, Nantes, Lille, etc. proposent des saisons de qualité à des prix abordables, il faut s’informer au plus tôt afin d’en profiter au mieux. Nous conseillons aussi de s’abonner aux newsletters des salles, pour se tenir au courant et parfois bénéficier d’offres. Nous abordons ici les grandes institutions parisiennes, mais le mélomane ne manquera pas de regarder également les programmes de l’Opéra Royal de Versailles, de la Seine musicale, de la Salle Cortot, de la Salle Gaveau, du Musée des Invalides, de Jeunes Talents, etc.
Pour l’achat des places, il faut le savoir, les théâtres « à l’italienne » (en forme de fer à cheval) comportent de nombreuses places à visibilité réduite, c’est indiqué sur les sites des salles (Garnier, Opéra-comique, Théâtre des Champs-Élysées, Théâtre du Châtelet) alors que dans les salles modernes (Bastille, Cité de la musique, en frontal, ou avec le public disposé autour de l’orchestre, Auditorium de Radio France, la Grande salle Pierre Boulez à la Philharmonie) toutes les places sont bonnes, ce qui rend les tarifs les moins chers particulièrement attractifs.
L’Opéra de Paris, du baroque à la musique répétitive américaine
L’Opéra de Paris présente une saison 2526 qui comprend, côté opéra, parmi les nouvelles productions, la suite du Ring de Wagner avec La Walkyrie et Siegfried (la presse parisienne n’a pas aimé la mise en scène tragique et contemporaine de L’Or du Rhin, ne l’écoutez pas, Calixto Beito voit dans la tétralogie une tragédie, il a raison, allez-y), Aïda de Verdi, Satyagraha de Philip Glass, qui s’interroge sur Gandhi à partir de Tolstoï, Tagore et Martin Luther King (une curiosité, à voir, c’est de la musique répétitive, ça s’écoute sans problème), et un opéra baroque composé par une femme, Ercole Amante de Antonia Bembo. Parmi les reprises on signalera les mises en scène très convaincantes de Ariodante de Haendel, Les Noces de Figaro de Mozart, La Traviata de Verdi à l’heure des réseaux sociaux, Nixon in China de John Adams (autre représentant de la musique répétitive américaine). Côté ballet, plusieurs soirées mêlent des chorégraphes contemporains et on notera les reprises du magnifique Le Parc de Preljocaj sur des musiques de Mozart (un must), le Roméo et Juliette et La Bayadère de Noureev et Giselle, un classique intemporel.
Comment assister à ces spectacles sans trop débourser, car les tarifs de Bastille et de Garnier ne sont pas donnés ? Outre les abonnements, déjà ouverts, la bonne solution consiste à acheter ses places à l’unité environ trois mois à l’avance, en respectant le calendrier d’ouverture des réservations : par exemple, pour voir Aïda, il faudra se connecter au site le 3 juin à 12h. On peut ainsi acquérir des places dans toutes les catégories, dont plusieurs sont bon marché, mais il ne faut pas traîner car elles partent en quelques minutes. C’est plus facile pour Bastille, où toutes les places offrent une visibilité parfaite (hormis sur le côté, il faut se pencher), qu’à Garnier où de nombreuses places sont à visibilité réduite… Il existe aussi un dispositif fonctionnant tout au long de l’année et permettant de se décider au dernier moment : la Bourse aux billets officielle qui permet la revente de billets entre spectateurs en toute transparence et sans commissions, avec parfois des prix attractifs. On notera aussi plusieurs offres spécifiques (notamment les avant-premières jeunes à 10 euros pour les moins de 28 ans). Et signalons l’existence de la plateforme de streaming vidéo Paris Opera Play.
L’Opéra-Comique, le temple de l’opéra en français
Rappelons que l’Opéra-comique n’est pas forcément « comique », c’est un faux-ami : Louis XIV a créé le théâtre où l’on chante (l’Opéra), le théâtre où l’on parle (la Comédie française), le théâtre où l’on chante et où l’on parle (l’Opéra-comique). Dirigé par le chef d’orchestre Louis Langrée, la saison 2526 propose Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach, Iphigénie en Tauride de Gluck (mis en scène par Wajdi Mouawad qui a réalisé un très beau Pelléas et Mélisande à Bastille), Werther de Massenet, Lucie de Lammermoor de Donizetti avec Sabine Devieilhe (la version française, rarement donnée), Brundibar de Krasa, et une création de Matthias Pintscher, Nuit sans aube.
On peut d’ores-et-déjà souscrire des abonnements, les jeunes de moins 35 ans bénéficient de 35% de réduction, et surtout on notera dans son agenda le lundi 28 avril à 11h, date d’ouverture de la vente des places à l’unité pour toute la saison. Comme dans les autres grandes salles, il existe désormais une Bourse aux billets.
Le Théâtre des Champs-Élysées, tous les genres
Le Théâtre des Champs-Élysées propose une saison 2526 qui couvre tous les genres de la musique classique, avec de l’opéra mis en scène (La Damnation de Faust de Berlioz, Robinson Crusoé d’Offenbach, La Calisto de Cavalli, L’Enlèvement au sérail de Mozart), des opéras et des oratorios en version de concert (toujours surtitrés, une excellente idée) comme King Arthur, Didon et Énée de Purcell, Theodora, Alcina, Orlando, Le Messie de Haendel, Norma de Bellini, Le Prophète de Meyerbeer, les deux Passions et la Messe en si de Bach, Porgy and Bess de Gershwin, etc., des récitals de chant (Pretty Wende, Philippe Jaroussky, Sonya Yoncheva, Pene Pati, Anna Netrebko…), des orchestres internationaux (Philharmonique de Vienne, de Munich) et français (Orchestre de chambre de Paris, Orchestre national de France), des récitals de piano et de musique de chambre (Igor Levit, Jonathan Bliss, Nikolay Khozyainov, Nelson Goerner, Sunwook Kim, Bertrand Chamayou…), et de la danse (Le Lac des cygnes par Preljocaj…).
Il existe des formules d’abonnement déjà ouvertes et des cartes de réduction. Pour les places à l’unité sur l’ensemble des spectacles de la saison, la vente sur le site commencera le lundi 26 mai à 11h. La dernière catégorie (visibilité faible ou nulle) à 5 euros, est mise en vente le jour même une heure avant la représentation (très pratique, on peut se replacer plus bas la plupart du temps). Il existe aussi une Bourse aux billets (uniquement pour les billets achetés électroniquement).
La Philharmonie, les plus grands orchestres du monde
La Philharmonie de Paris offre avec sa saison 2526 comme toujours un copieux programme. L’offre est pléthorique, on pourra ainsi écouter les orchestres résidents (Orchestre de Paris, l’Ensemble Intercontemporain, Les Arts Florissants, l’Orchestre national d’Île-de-France), des orchestres internationaux (le Philharmonique de Berlin dans la 9e de Mahler, le Gewandhaus de Leipzig, le London Symphony Orchestra, Rattle et la Radio bavaroise, la Tonhalle de Zurich dans la 2e de Mahler…), des opéras (Antigone de Dusapin, Montag aus Licht de Stockhausen, Akhanaten de Philip Glass, Cadmus et Hermione, Armide de Lully…), des grandes voix (Cecilia Bartoli, Matthias Goerne…), des grands pianistes (Ivo Pogorelich, Elisabeth Leonskaja, Beatrice Rana…), de la musique de chambre (Biennale du quatuor à cordes…), du cinéma avec orchestre (Le Cuirassé Potemkine, Dracula de Coppola, Nosferatu de Murnau, Peau d’âne, Blade Runner, The Kid).
Les formules d’abonnement sont déjà ouvertes, mais il faut surtout noter dans son agenda le lundi 5 mai à 12h pour l’ouverture sur le site de l’achat des places à l’unité pour l’ensemble des concerts de la saison. Premiers arrivés, premiers servis, surtout que les places de dernière catégorie à 12 euros mais offrant une excellente visibilité, soit un imbattable rapport qualité/prix, ne seront disponibles qu’à ce moment. Cela dit, les catégories supérieures demeurent largement abordables, la salle Pierre Boulez, la grande salle de la Philharmonie, offre des tarifs très accessibles, il faut le signaler. La salle de la Cité de la musique offre aussi une bonne visibilité. Si l’on se décide seulement quelques jours avant, outre le site lui-même bien sûr, on ira faire un tour sur la Bourse aux billets qui permet de trouver des places bon marché.
Radio France, un auditorium pour deux orchestres
Radio France présente une saison 2526 où l’on trouve de très intéressantes propositions. S’il y a de la musique de chambre et des récitals, l’essentiel des concerts sont assurés par les deux formations de Radio France, l’Orchestre Philharmonique de Radio France et l’Orchestre National de France, dans le magnifique Auditorium de la « maison ronde ». Jaap van Zweden remplace l’excellent Mikko Franck à la tête de l’Orchestre philharmonique de Radio France, Christian Macelaru dirige le National.
Signalons Le Roi David (25/9) et Jeanne d’Arc au bucher (20/2) de Honegger, les Tableaux d’une exposition de Moussorgski/Ravel et Tout un monde lointain de Dutilleux dirigés par Marie Jacquot (6/11), une série de concerts Chostakovitch/Weinberg (14-21/11), la 4e de Mendelssohn et Respighi dirigés par Danielle Gatti (27/11), la Sinfonia de Berio (28/11), la 1ère de Mahler par Chung et le Philhar’ (12/12 à la Philharmonie), un concert John Williams (17, 18 ou 19/12), les habituels Concert du Nouvel An par le National et la 9e de Beethoven par le Philhar’ (3 et 4/1), John Eliot Gardiner (16 & 22/1), Francis Lai (30/1), Thomas Adès (10/4), Le Sacre du Printemps par le Philhar’ (19 & 20/6).
Les abonnements offrent des réductions, il existe une intéressante formule pour les moins de 28 ans (4 concerts pour 30 euros). La vente des concerts à l’unité se fait le mardi 3 juin à 11h pour l’ensemble des places sauf pour la dernière catégorie. Pour les places de la 5e et dernière catégorie à 12 euros, où la vue est parfaite, soit un exceptionnel rapport qualité/prix, la vente se fait le 3 juin pour les concerts de septembre à novembre, le 3 octobre pour les concerts de décembre à février, le 9 janvier pour les concerts de mars à juillet. Des dates à noter dans son agenda. Il existe aussi un tarif de dernière minute à 25 ou 10 euros. Il n’existe pas de Bourse des billets comme pour les autres institutions musicales, mais l’on peut cependant échanger ses places avec celles d’autres concerts au cours de l’année en fonction des disponibilités et dans la limite de quatre concerts.
Le Théâtre du Châtelet, de Claudel à La Cage aux folles
Le Théâtre du Châtelet, désormais dirigé par Olivier Py, présente une saison 2526 avec plusieurs spectacles d’une grande diversité, c’est le moins que l’on puisse dire : Hamlet de Shakespeare mis en scène par Kirill Serebrennikov avec une musique de Blaise Ubaldini, des chorégraphies de la Martha Graham Company, La Cage aux folles en comédie musicale d’après le film de Poiret, L’Annonce faite à Marie par le compositeur Philippe Leroux (né en 1959) d’après la pièce de Claudel, le Ballet national d’Espagne, la comédie musical Top Hat et La Vie parisienne d’Offenbach ! On compte aussi de nombreux concerts et récitals.
Les réservations sont d’ores-et-déjà ouvertes. On notera un tarif jeune de moins de 30 ans à 10€ pour tous les spectacles pour un nombre de places contingenté.
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