A69 Toulouse-Castres : la justice autorise le redémarrage du chantier

Le chantier de l’A69 entre Toulouse et Castres, stoppé depuis fin février 2025, peut reprendre. Une décision qui relance une autoroute controversée… et un contrat très (très) long.

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By Grégoire Hernandez Published on 28 mai 2025 10h30
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A69 Toulouse-Castres : la justice autorise le redémarrage du chantier - © Economie Matin
200 000 EUROSLe coût du chantier est estimé à 200 000 euros par jour.

Suspendue depuis trois mois, l’A69 redémarre. La justice vient de lever le blocage. Mais rien n’est encore joué : sur le papier, les recours continuent. Et sur le terrain, la tension reste palpable.

A69 : une décision express pour un dossier explosif

C’est tombé ce mercredi 28 mai 2025. La cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé la reprise des travaux de l’autoroute A69, suspendus depuis le 27 février dernier. Motif : sursis à exécution de la décision du tribunal administratif, qui avait annulé les autorisations environnementales. « La cour administrative d’appel de Toulouse prononce le sursis à l’exécution des jugements rendus le 27 février annulant les autorisations environnementales délivrées par l’État ».
Traduction : la justice n’a pas statué sur le fond, mais elle autorise les pelleteuses à reprendre leur route. Le vrai verdict est attendu plus tard. Probablement en 2026. En attendant, le bitume peut à nouveau s’étaler entre Toulouse et Castres.

L’un des points les plus contestés, ce n’est pas la trajectoire de l’A69. C’est son contrat. Signé entre l’État et la société Atosca, il accorde 55 ans d’exploitation au concessionnaire. Une durée que les opposants jugent « anormalement longue ». Ils avaient saisi le Conseil d’État pour tenter de faire annuler le contrat. Sauf que le rapporteur public a recommandé le rejet, arguant que la requête a été déposée trop tard, plus de deux mois après la signature, intervenue en 2022.

Une infrastructure soutenue par l’État, contestée sur le terrain

Officiellement, l’État maintient le cap. Le ministère des Transports rappelle que le projet est « déclaré d’utilité publique depuis 2018 » et qu’il « bénéficie d’un large soutien local de la part des élus, des habitants et des acteurs économiques » (AFP, 28 mai 2025). Mais sur le terrain, ce n’est pas aussi limpide. Depuis 2023, le chantier est marqué par des blocages, des recours, et une opposition déterminée.
Les collectifs promettent déjà de revenir si les travaux reprennent. Et ils l’ont déjà prouvé : leur mobilisation avait suffi à stopper net les engins en février. Cette fois encore, le bras de fer pourrait reprendre, sous surveillance.

Lundi 19 mai, le rapporteur public avait déjà recommandé la reprise des travaux. Pour lui, les suspendre plus longtemps risquait d’engendrer « des conséquences difficilement réparables ». Une formule qui a pesé lourd dans la décision. Pour l’État, chaque jour compte. Délai, organisation, matériel : remettre le chantier en pause coûterait cher. Alors ça redémarre. Officiellement, pour limiter les pertes. Officieusement, pour éviter de tout perdre si la justice tranche en faveur du projet.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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