Des soldes attendus, mais des portefeuilles serrés. Malgré l’enthousiasme affiché, les Français prévoient de faire leurs achats estivaux avec une rigueur nouvelle.
Soldes d’été : le budget moyen des Français s’effondre de 74 euros
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Last modified on 19 juin 2025 10h36
Les soldes 2025 : même envie, budget en berne
Le mercredi 25 juin 2025 marque le début officiel des soldes d’été. Cette année encore, les Français ne comptent pas bouder cet événement. Pourtant, si l’envie de profiter des bonnes affaires reste forte, la réalité économique impose des arbitrages sévères. D’après le sondage OpinionWay pour Mollie publié le 17 juin 2025, près de 4 Français sur 10 (39 %) prévoient de faire les soldes, un chiffre quasi stable par rapport à l’année précédente. Mais derrière cette stabilité, un chiffre interpelle : le budget moyen chute brutalement à 233 €, soit 74 € de moins qu’en 2024.
Cette contraction n’est pas anodine. Elle témoigne d’un ajustement forcé dans un contexte de pouvoir d’achat contraint, comme le confirment aussi les données du Dauphiné libéré : 35 % des Français estiment ne pas vivre décemment, tandis que 32 % déclarent ne pas boucler leur mois sans difficulté.
Soldes 2025 : quels achats, pour qui et comment ?
Des achats ciblés sur les vêtements et les enfants
En 2025, les vêtements s’imposent plus que jamais comme l’achat phare des soldes : 70 % des consommateurs les envisagent, et 44 % les placent en priorité. Les familles, en particulier, orientent leurs dépenses vers les enfants (33 %, +5 pts), mais aussi vers l’électroménager (30 %) et les produits de loisirs (25 %, +5 pts). En revanche, la décoration est en recul, ne concernant plus que 16 % des intentions d’achat.
L’enquête met en lumière des fractures générationnelles et géographiques. Les moins de 50 ans sont 47 % à prévoir de faire les soldes, contre 30 % chez les 50 ans et plus. Les femmes (43 %) sont plus engagées que les hommes (34 %), et les parents (279 € de budget moyen) surclassent les foyers sans enfant (203 €). Les Franciliens confirment leur appétit pour la consommation : en 2024, ils avaient dépensé 361 € en moyenne, contre 193 € en province.
Bons plans et tactiques des Français pour dépenser moins
Face à cette baisse de budget, les Français affinent leur tactique. 92 % resteront fidèles aux enseignes connues, un réflexe sécurisant en période d’incertitude, contre seulement 6 % prêts à explorer de nouvelles marques. Le Vice-Président de Mollie France, Philippe Daly, observe : « Malgré un contexte économique encore tendu, les Français restent attachés aux soldes, mais de façon plus réfléchie. »
Cette prudence se manifeste aussi dans le choix des canaux d’achat. L’achat exclusivement en boutique recule (44 %, -9 pts), au profit des parcours hybrides magasin + en ligne (35 %, +11 pts). Cette transition numérique est particulièrement marquée chez les moins de 50 ans (63 %) et les parents (66 %), attirés par la souplesse et le gain de temps.
Moins de moyens, plus d’exigence : un casse-tête pour les commerçants
Du côté des commerçants, ces évolutions soulèvent de nouvelles contraintes logistiques et économiques. Avec un budget en baisse pour une large part de la clientèle, le chiffre d’affaires sera mécaniquement sous pression. Si l’inflation semble ralentir – 0,6 % en mai 2025 – les consommateurs restent prudents, comme en témoigne leur réticence à se tourner vers des produits “plaisir”. Lorsqu’on leur propose un revenu supplémentaire de 500 €, les Français n’y consacrent que 111 € à des achats personnels, contre 389 € dirigés vers l’épargne ou les charges fixes.
Autrement dit, la baisse du pouvoir d'achat a des effets partout. Les prix de l'énergie augmentent, se répercutant sur l'alimentaire, le logement, le tourisme, le transport, bref, à peu près tous les domaines de consommation. Face à leur porte-monnaie nettement allégé, les Français s'adonnent moins qu'avant aux soldes... et les commerçants trinquent.
Les soldes d’été 2025 illustrent une mutation silencieuse mais profonde : les Français n’abandonnent pas leurs envies, mais réévaluent constamment leurs priorités. Le modèle de la frénésie consumériste cède la place à une rationalité maîtrisée, entre arbitrages économiques et fidélité aux repères établis. Dans un paysage encore incertain, commerçants et consommateurs avancent sur une ligne de crête où chaque euro compte.