Alors que le salon du Bourget approche, Airbus se trouve confronté à une situation insolite. Environ quarante avions sont finalisés mais ne peuvent pas être livrés, faute d’éléments aussi fondamentaux que des moteurs… ou des toilettes. Une illustration concrète des tensions sur la chaîne logistique, malgré des objectifs de production ambitieux pour 2025.
Des avions Airbus bloqués au sol, privés de moteurs… et de toilettes
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Published on 12 juin 2025 9h15
Airbus : une chaîne d'approvisionnement toujours sous pression
Depuis plusieurs mois, Airbus subit les conséquences d’un double manque critique. D’un côté, les moteurs pour ses appareils monocouloirs, notamment fournis par CFM, n’arrivent pas dans les délais. De l’autre, les cabines sanitaires, en particulier pour les gros-porteurs comme les A350, manquent à l’appel. Ces deux éléments, pourtant essentiels, ralentissent considérablement la livraison des avions.
Le problème ne vient pas d’un défaut de fabrication global. Les avions sont assemblés, les systèmes sont prêts, les équipes sont mobilisées. Mais sans moteurs ni toilettes, impossible d’honorer les commandes. Une quarantaine d’appareils sont ainsi immobilisés en bout de chaîne. Ce blocage met en lumière la fragilité d’un secteur très dépendant d’un petit nombre de fournisseurs spécialisés.
Des objectifs maintenus malgré les retards
Malgré ces défis logistiques, Airbus conserve un cap ambitieux. L’objectif reste inchangé : livrer 820 appareils sur l’année. Un chiffre qui paraît optimiste, au regard des difficultés rencontrées en début d’année. Néanmoins, les responsables d’Airbus assurent que la performance serait déjà supérieure aux prévisions sans ces blocages ponctuels.
Les tensions avec certains fournisseurs, notamment CFM, sont connues. Le motoriste, fruit d’une alliance entre Safran et General Electric, est régulièrement pointé du doigt pour privilégier les compagnies aériennes au détriment des avionneurs. Toutefois, Airbus affirme avoir amélioré sa collaboration avec ces partenaires industriels, adoptant une approche plus coordonnée pour anticiper les retards.
Cette situation, bien que gênante, ne serait donc pas alarmante à long terme. Elle montre cependant que même les plus grands noms de l’aéronautique ne sont pas à l’abri des aléas logistiques, surtout dans un contexte mondial encore tendu. Pour Airbus, il s’agit désormais de débloquer rapidement ces appareils, afin d’éviter que ces avions sans moteurs et sans toilettes ne deviennent le symbole d’un secteur encore convalescent.