En 2025, les cotisations des complémentaires santé ont bondi de 6%, avec une prime moyenne annuelle atteignant 645 euros. Les seniors déboursent jusqu’à 1.179 euros par an, tandis que certaines régions, comme la Corse, affichent des tarifs 43% plus élevés que la Bretagne, apprend-on de la dernière édition du Baromètre de l’assurance santé en France.
Assurance santé : les cotisations augmentent, les seniors en première ligne
Cotisations en hausse : une pression croissante sur les assurés
En 2025, les cotisations des mutuelles santé connaissent une forte hausse. Selon la Fédération Nationale de la Mutualité Française, les contrats individuels enregistrent une hausse moyenne de 5,3%, tandis que les contrats collectifs obligatoires augmentent de 7,3%. Cette tendance s'explique par plusieurs facteurs, notamment la revalorisation des actes médicaux et l'extension du dispositif « 100 % santé ».
D'après le dernier Baromètre de l'assurance santé de LeLynx.fr, les seniors sont particulièrement touchés, avec des primes annuelles dépassant les 1.000 euros, soit près du triple de celles des jeunes adultes. Cette situation engendre des difficultés pour les retraités, souvent contraints de réduire leurs garanties ou de renoncer à leur couverture, augmentant ainsi le risque de non-recours aux soins.
« 100% santé », un dispositif en mutation
Le dispositif « 100% santé », mis en place pour garantir un accès sans reste à charge à certains soins optiques, dentaires et auditifs, continue d'évoluer. Depuis son déploiement complet en 2021, il a permis une amélioration notable de l'accès aux soins, notamment pour les personnes âgées. Par exemple, le nombre de bénéficiaires d'aides auditives a augmenté de 75% entre 2019 et 2021.
Cependant, cette réforme a également entraîné une augmentation des dépenses pour les complémentaires santé, qui ont dû rembourser 2,1 milliards d'euros supplémentaires sur les postes concernés. Cette charge financière se répercute inévitablement sur les cotisations des assurés.
Disparités régionales et inégalités d'accès aux soins
Le coût de l'assurance santé varie considérablement selon les régions. En 2025, un travailleur non salarié à Rennes peut souscrire un contrat responsable aux garanties minimales pour 477,12 euros par an, contre 581,16 euros à Paris. Ces écarts s'expliquent par des différences dans les pratiques médicales locales, la densité de l'offre de soins et le profil démographique des populations.
Les zones rurales, souvent confrontées à une accessibilité aux soins plus difficile, enregistrent une consommation médicale plus faible, ce qui peut se traduire par des tarifs plus bas. À l'inverse, certaines régions, comme la Corse, affichent des primes moyennes de 788 euros, soit plus de 40% plus cher qu'en Bretagne.
Vers une réforme structurelle de l'assurance santé ?
Face à ces défis, des voix s'élèvent pour repenser en profondeur le système de l'assurance santé en France. Le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie propose, par exemple, d'intégrer les assurances complémentaires dans une « Grande Sécu » qui rembourserait à 100% un panier solidaire de prévention et de soins. Cette mesure permettrait d'économiser 5,4 milliards d'euros par an en réduisant les frais de gestion redondants entre les assurances publiques et privées.
Cependant, une telle réforme soulève des questions sur l'équilibre entre gestion budgétaire et justice sociale. Les associations de patients et les experts s'inquiètent que ces changements aboutissent à une diminution des remboursements et à un transfert de charges vers les complémentaires santé, entravant l'accès aux soins pour les plus vulnérables.