Le groupe Volkswagen a officialisé, le 3 juin, une première étape dans le démantèlement organisé d’une partie de ses effectifs. Environ 20 000 employés ont accepté de quitter volontairement l’entreprise. Objectif avoué, parvenir à 35 000 suppressions de postes en Allemagne d’ici à 2030. Tout cela, affirme le constructeur, sans licenciement sec, ni fermeture de site.
Volkswagen taille dans ses effectifs : 20 000 départs actés en Allemagne
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Published on 4 juin 2025 16h00
Le plan, négocié de haute lutte avec les syndicats et baptisé sans grande imagination « l’accord sur l’avenir de Volkswagen », avait été conclu en décembre 2024. Il vise une transformation en profondeur de l’entreprise, à la fois industrielle, économique et culturelle. Un chiffre en résume l’ambition, 1,5 milliard d’euros d’économies annuelles, obtenues essentiellement par la réduction des effectifs et la maîtrise des coûts salariaux. « Les premières mesures de l’accord sur l’avenir de Volkswagen conclu fin 2024 portent leurs fruits et nous sommes sur la bonne voie », a déclaré Gunnar Kilian, membre du directoire du groupe, lors d’une réunion interne à l’usine de Wolfsburg, le 3 juin 2025 et dans des propos rapportés par Le Figaro.
Automobile : réorganiser pour survivre dans un marché asphyxié
En réalité, cette décision n’est pas née d’une stratégie proactive mais d’une urgence industrielle. Le groupe Volkswagen, fragilisé par une baisse de la demande en Europe, par la pression tarifaire des fabricants chinois et par une transition électrique encore déficitaire, voit son modèle économique vaciller. Le premier trimestre 2025 a été marqué par un recul de 40,6 % de son bénéfice net.
Face à ces tempêtes, la maison-mère a tranché dans le vif. L’usine historique de Wolfsburg cessera de produire la Golf, modèle emblématique du constructeur, à compter de 2027. La production sera relocalisée au Mexique, où les coûts sont plus compétitifs. Résultat, une saignée symbolique pour les salariés allemands, même si les lignes de montage continueront de fonctionner, pour combien de temps encore ? Gunnar Kilian l’a reconnu à demi-mot, dans des propos partagés par Le Figaro : « Nous accélérons notre transformation grâce aux progrès mesurables réalisés sur les coûts de production à Wolfsburg et à la réduction des effectifs sur les six sites allemands de Volkswagen ».
Volkswagen redessine le contrat social avec ses employés
Le groupe n’a pas avancé seul sur ce terrain miné. Pour obtenir l’adhésion des salariés, plusieurs contreparties ont été négociées avec IG Metall. Parmi elles, une augmentation salariale de 5 %, versée en deux tranches à travers un fonds destiné à financer des horaires de travail flexibles, un gel des salaires pour 2025 et 2026, ainsi que le report de certaines primes. Cerise sur le gâteau, la promesse de maintenir les sites ouverts et d’éviter les licenciements forcés.
Pour Thorsten Gröger, négociateur du syndicat, l’accord reflète un compromis ambitieux, dans des propos rapportés par Europe 1 : « Nous avons réussi à trouver une solution pour les employés des sites de Volkswagen qui garantit les emplois, préserve la production dans les usines et permet en même temps d'importants investissements futurs ». La présidente du comité d’entreprise, Daniela Cavallo, va même plus loin en évoquant une révolution douce du temps de travail, dans des propos partagés par le site Zone Bourse : « À partir de 2027, une semaine de travail de quatre jours n'est pas un scénario déraisonnable ».