Entre pollution maîtrisée, accès facilité aux soins et infrastructures sportives bien réparties, certains territoires français tirent leur épingle du jeu en matière de qualité de vie. D’autres, en revanche, accusent un net retard.
Vie quotidienne : dans quels départements fait-il (sainement) bon vivre ?

Le 17 avril 2025, la plateforme de télémédecine Zava a publié son deuxième classement annuel des départements métropolitains selon leur aptitude à favoriser une vie saine. Sur la base de données publiques environnementales et sanitaires, cette cartographie compare 93 départements sur des critères variés : pollution, nombre de médecins, densité d’équipements sportifs, accessibilité à des commerces dits « sains » ou encore présence d’espaces de baignade.
Un palmarès fondé sur des données comparables
L’étude de Zava repose sur un socle de données publiques et environnementales issues de sources comme OpenStreetMap, Copernicus ou l’Insee. Chaque département est évalué à partir d’indicateurs pondérés : taux de pollution de l’air, densité de professionnels de santé, infrastructures sportives, pistes cyclables, commerces considérés comme sains, ou encore espaces de baignade.
Les données ont été collectées en janvier 2025 et standardisées à l’échelle de la population pour garantir l’équité entre territoires.
Les Hautes-Alpes en première position
En tête du classement, les Hautes-Alpes affichent un score global de 7,92 sur 10, avec un indice de pollution extrêmement bas (1,03/10) et une offre médicale solide : 0,71 hôpital, 50,3 médecins généralistes et 3,89 spécialistes en nutrition pour 10 000 habitants. Ces indicateurs en font le département métropolitain offrant les meilleures conditions de santé, juste après Paris en matière d’accès aux soins.
Cette progression (+4 places par rapport à 2024) s’explique par une amélioration globale de l’offre de services, conjuguée à une richesse naturelle préservée. Sentiers, équipements sportifs et commerces de proximité orientés vers la consommation responsable renforcent l’attractivité du territoire.
Alpes-de-Haute-Provence et Savoie : des valeurs sûres
Juste derrière, les Alpes-de-Haute-Provence affichent 7,49/10 (2e place). Ce département domine en matière de commerces alimentaires de qualité, avec 15,51 établissements considérés comme "sains" pour 10 000 habitants, ainsi que 434 espaces de baignade publics, indicateur de l’aménagement axé nature. Son score de pollution reste très bas (1,58/10), bien qu’un peu supérieur à celui des Hautes-Alpes.
La Savoie, quant à elle, clôt le podium avec 7,45/10. Elle offre l’un des réseaux de sentiers de randonnée les plus denses de France (175,44 pour 10 000 habitants), derrière le Jura. Malgré une gastronomie réputée généreuse, son environnement naturel et ses infrastructures en font un modèle de territoire actif et équilibré.
L’Aisne, lanterne rouge du classement
En bas de l’échelle, l’Aisne écope d’un score très faible : 2,39/10. Ce département affiche un taux de pollution élevé (7,26/10), une pénurie de professionnels de santé (seulement 0,13 hôpital pour 10 000 habitants), et une quasi-absence de pistes cyclables (0,53 km pour 100 km²).
Ces lacunes expliquent une chute marquée de 11 places par rapport à l’an dernier.
Un outil pour comprendre et agir localement
Ce classement n’est pas une fin en soi, mais un outil d’aide à la décision pour les collectivités locales comme pour les citoyens. Il met en lumière les bonnes pratiques des territoires en avance, et souligne les lacunes structurelles des départements en difficulté.
De nombreux facteurs échappent à la gestion locale (répartition nationale des professionnels de santé, financements hospitaliers), mais certains choix d’aménagement ou de politiques locales peuvent avoir un effet concret.