Tesla dévisse en Bourse après l’escalade verbale entre Musk et Trump

Wall Street s’enflamme, Tesla vacille. Une passe d’armes entre Elon Musk et Donald Trump précipite une dégringolade boursière aux allures de tempête.

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By Amandine Leclerc Published on 2 juillet 2025 12h07
Tesla éco
Tesla dévisse en Bourse après l’escalade verbale entre Musk et Trump - © Economie Matin
6,62 %Le 1er juillet 2025, l’action Tesla a chuté de 6,62 % à 296,61 dollars, faisant passer sa capitalisation sous les 1 000 milliards de dollars.

Contexte tendu sur fond de mégaprojet budgétaire

Le 1er juillet 2025, Tesla a brutalement décroché à l’ouverture des marchés : l’action a plongé de 6,62 %, atteignant 296,61 dollars, et ramenant la capitalisation boursière du géant des véhicules électriques sous le seuil symbolique des 1 000 milliards de dollars. Une chute spectaculaire, causée par un affrontement aussi personnel que politique.

À l’origine de cette secousse : un nouveau conflit entre Elon Musk et Donald Trump, ex-alliés désormais adversaires déclarés. Le président américain a violemment attaqué le patron de Tesla sur Truth Social, déclarant sans détour : « Il devrait fermer boutique et retourner chez lui en Afrique du Sud ».

Subventions fédérales, crédit d’impôt : les accusations fusent

Trump reproche à Musk de profiter abusivement des aides de l’État fédéral. Il pointe notamment le crédit d’impôt de 7 500 dollars accordé à l’achat de véhicules électriques, un dispositif que le Congrès envisage justement de réviser.

Le milliardaire sud-africain n’a pas tardé à répliquer. Sur X, il fustige le projet de loi budgétaire défendu par Trump, dénonçant « les dépenses ahurissantes du texte – qui augmente de manière record le plafond de la dette de 5 000 MILLIARDS DE DOLLARS ». Il conclut par un uppercut : « Nous vivons dans un pays au parti unique : le parti des cochons qui se goinfrent ».

Doge, SpaceX et la menace d’expulsion

Le ton monte encore. Interrogé par un journaliste, Trump a lâché : « Je ne sais pas. On va devoir examiner » la possibilité d’expulser Musk, né en Afrique du Sud. Il ajoute : « On pourrait mettre Doge sur Elon. Doge est le monstre qui pourrait se retourner et croquer Elon ».

Doge, la commission fédérale créée pour tailler dans les dépenses publiques, avait justement été confiée à Musk dans une tentative de réforme budgétaire éclair sous le premier mandat Trump. Une ironie cruelle qui ajoute au climat délétère.

Trump enfonce le clou : « Elon obtient peut-être plus de subventions que tout autre individu dans l’histoire (...). Sans ces subventions, Elon aurait probablement dû fermer boutique ».

Réactions des marchés et inquiétudes des investisseurs

Cette guerre ouverte ne reste pas sans effet sur les marchés. Daniel Ives, analyste de chez Wedbush Securities, souligne : « Les investisseurs craignent que l’administration Trump ne se montre plus dure et surveille de près les dépenses du gouvernement américain liées à Tesla/SpaceX ».

La relation entre Trump et Musk, jadis étroite, s’est détériorée en cascade depuis leur brève réconciliation du 11 juin, où Musk avait reconnu « être allé trop loin ». Mais le climat semble aujourd’hui irréparable.

Le fondateur de Tesla menace désormais de créer un nouveau parti et de financer les campagnes de candidats républicains opposés au plan budgétaire de Trump. Il affirme : « 80 % ont voté pour un nouveau parti » et martèle : « Tout ce que je demande, c’est que nous ne mettions pas l’Amérique en faillite ».

Un duel aux conséquences systémiques

L’impact va bien au-delà du duel personnel. Tesla, fortement dépendante de l’environnement fiscal américain, voit son avenir fragilisé. Les subventions fédérales et la commande publique via la NASA pour SpaceX représentent des leviers majeurs pour ses activités.

Dans ce contexte, l’incertitude budgétaire, la menace de réduction des aides et le plafond de la dette propulsent une incertitude maximale sur l’avenir de la firme. Les investisseurs de Tesla exigent une désescalade. « Être en froid avec Trump ne sera pas une bonne chose, Musk le sait, et les investisseurs veulent que ce va-et-vient prenne fin », insiste Daniel Ives.

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