Le 5 juin 2025, Teréga a présenté, lors de sa conférence de presse annuelle, les résultats de l’année 2024 ainsi que les principales orientations de son plan stratégique « Gaïa 2035 ». Cette feuille de route entend faire de Teréga un hub énergétique régional entièrement décarboné d’ici 2050. L’entreprise revendique une position de pilier industriel de la transition énergétique, articulée autour de l’hydrogène, du biométhane et du captage de CO₂.
Teréga accélère sur la décarbonation et la souveraineté énergétique

Teréga et l’hydrogène : des fondamentaux solides
Les résultats du baromètre annuel « Les Français, l’hydrogène et la décarbonation », publié par Teréga en partenariat avec Toluna – Harris Interactive, sont explicites. 81 % des Français interrogés souhaitent un usage industriel accru de l’hydrogène, qu’ils associent à une énergie propre (83 %), locale (88 %) et utile à la souveraineté énergétique nationale (85 %). Pourtant, cette adhésion reste fragile, car elle s’accompagne d’un constat d’insuffisance : la visibilité des projets concrets demeure faible, ce qui freine l’ancrage de cette énergie dans les représentations du quotidien.
Face à cette attente, Teréga met en avant deux projets structurants :
- HySoW, un réseau hydrogène stratégique de 650 kilomètres destiné à relier les pôles industriels du Sud-Ouest aux interfaces logistiques et à l’Espagne, avec un objectif de 500 GWh de stockage d’ici 2030.
- BarMar, le pipeline sous-marin Barcelone-Marseille, intégré au projet européen H2med, dans lequel Teréga détient 16,7 % et qui bénéficie du label PIC (Projet d’Intérêt Commun) de l’Union européenne.
Carolle Foissaud, Présidente et Directrice Générale de Teréga, précise : « Ce baromètre 2025 confirme une attente forte : les Français veulent des résultats. Chez Teréga, nous avons fait le choix d’agir là où l’impact est le plus concret, avec des infrastructures dédiées à l’hydrogène, au CO₂ et aux énergies d’avenir. C’est sur ces leviers que nous bâtissons le futur énergétique. »
Des résultats économiques solides au service d’une transition accélérée
Malgré un environnement géopolitique instable et des tensions sur les marchés de l’énergie, Teréga affiche des indicateurs financiers en nette progression pour l’année 2024. Le chiffre d’affaires s’élève à 488 millions d’euros, hors équilibrage et congestion, et le résultat net progresse de 9,3 %, atteignant 106 millions d’euros. Ces performances permettent de soutenir un niveau d’investissement élevé : 154 millions d’euros ont été engagés en 2024, dont une part croissante est dédiée aux nouvelles filières énergétiques.
Cette dynamique s’inscrit dans le plan stratégique Gaïa 2035, qui mobilisera 1,5 milliard d’euros sur dix ans. Dès 2035, plus de 50 % des investissements annuels seront destinés aux gaz renouvelables et à la décarbonation. L’entreprise ambitionne ainsi de devenir un acteur incontournable de la neutralité carbone, avec des infrastructures capables de connecter les territoires aux flux énergétiques européens.
CO₂, biométhane, rebours : vers un système énergétique circulaire
Outre l’hydrogène, Teréga développe un projet d’envergure pour le transport et le stockage du CO₂. À l’horizon 2035, l’entreprise vise une capacité de captation annuelle de 6 millions de tonnes et un stockage estimé à 750 millions de tonnes, en s’appuyant notamment sur un gisement de CO₂ biogénique et sur des partenariats industriels liés aux e-carburants.
Par ailleurs, l’entreprise poursuit l’intégration du biométhane dans ses infrastructures. Elle a raccordé 11 méthaniseurs pour une capacité installée de 625 GWh/an, et affiche un Indice de Gaz Renouvelable (IGR) moyen de 4,1 %, avec des pics enregistrés à 14,9 %, soit bien au-dessus des standards nationaux. L’ouverture du premier rebours du réseau à Auch, en 2025, marque une avancée opérationnelle majeure, permettant de réinjecter les excédents de production vers les zones déficitaires.
L’alignement de la trajectoire carbone de Teréga avec les objectifs de l’Accord de Paris a été confirmé par le Net Zero Assessment de Moody’s. L’entreprise s’est engagée à réduire de -54 % ses émissions de gaz à effet de serre sur les scopes 1 et 2 d’ici 2030 (par rapport à 2017), et de -34 % sur les scopes 1, 2 et 3 par rapport à 2021.