Dans le secteur de la santé, certains médicaments sont des best-sellers. C’est le cas du Daflon, produit par les laboratoires Servier. Il est vendu dans le monde entier. L’entreprise annonce un investissement colossal pour augmenter la production.
Le laboratoire Servier booste la production du Daflon

Le laboratoire Servier investit dans la production du Daflon
Qu’est-ce qui pousse Servier à investir massivement dans une molécule vieille de près de 40 ans ? Alors que le marché pharmaceutique est en constante mutation, le laboratoire français va investir dans son médicament le plus vendu. Le groupe vient d’annoncer un investissement colossal de 150 millions d’euros pour renforcer la production de son médicament phare, le Daflon, sur son site de Baclair, en Normandie. Ce veinotonique, utilisé contre l’insuffisance veineuse et les hémorroïdes, demeure le moteur financier du groupe.
Près de 40 ans après son lancement, Daflon s’impose toujours comme le leader mondial des veinotoniques en valeur et en volume. Rien qu’en 2024, 110 millions de boîtes ont été écoulées, traitant 55 millions de patients. Ce succès fait du Daflon un pilier financier pour Servier, qui l’utilise comme levier de croissance pour financer sa diversification dans l’oncologie et la neurologie.
Un investissement colossal pour un médicament génériqué
À première vue, injecter 150 millions d’euros dans un médicament dont le brevet est tombé semble paradoxal. En théorie, un médicament génériqué est condamné à perdre progressivement des parts de marché. Mais Daflon échappe à la règle. D’abord, parce qu’il domine largement son segment, notamment en Europe et en Amérique latine, des marchés où les maladies veineuses touchent 30 % de la population et progressent de 4 % par an. Ensuite, parce que les versions génériques peinent à égaler sa formulation, optimisée par Servier au fil des décennies.
Ce nouvel investissement servira à accroître la capacité de production en modernisant les processus de fabrication de la substance active, extraite d’oranges cultivées en Inde, en Chine et au Mexique. Et Servier ne s’arrête pas là : une nouvelle usine verra également le jour en Hongrie d’ici l’été 2025. L’objectif ? Porter la production annuelle de 1 500 à 2 500 tonnes, avec une capacité maximale pouvant atteindre 3 000 tonnes.