D’ici juillet 2026, le retrait d’espèces chez les commerçants deviendra plus accessible grâce à l’abolition d’une règle qui encadre ce type d’opération aujourd’hui : il ne sera plus nécessaire d’être client de la même banque que le commerçant.
Banque : vous pourrez bientôt retirer de l’argent partout, tout le temps

Le retrait d’espèces chez les commerçants, une promesse encore sous conditions
En 2023, 27.418 points d’accès privatifs permettaient aux Français de retirer des espèces dans des magasins comme des boulangeries ou des épiceries, selon les chiffres du Comité national des moyens de paiement. Ces commerces n’exigeaient aucun achat en contrepartie : c’est le système du « cash in shop ». Une aubaine ? Pas vraiment, car ce service est actuellement réservé aux porteurs de la carte de la même banque que le commerçant. Résultat : un accès limité, complexe et peu lisible pour le consommateur.
Parmi les principaux réseaux actifs figurent les relais du Crédit Agricole, les points relais du Crédit Mutuel, les bureaux de La Banque Postale et les buralistes affiliés à Nickel. Chaque structure a mis en place ses propres règles et ses plafonds de retrait. Autant dire que la commodité n’est pas encore au rendez-vous.
À la mi-2026, la galère du retrait en magasin, ce sera fini !
Mais le tournant est désormais enclenché. Selon les informations du Parisien, d’ici mi-2026, les commerçants proposant un service de retrait devront l’ouvrir à tous les porteurs de carte bancaire, quelle que soit leur banque. Fini le tri entre client Crédit Mutuel ou Banque Postale : la carte CB devient le seul sésame. La Banque de France confirme cette orientation dans son rapport de décembre 2024 : 99,3% des Français résident à moins de 10 minutes d’un point de retrait (distributeur ou commerce affilié). L’objectif est donc moins d’ajouter des points que de rendre ceux existants plus accessibles.
L’idée semble simple : permettre à tout détenteur d’une carte bancaire d’effectuer un retrait d’espèces dans n’importe quel commerce affilié, sans être client de la même banque que le commerçant. Pourtant, la France a longtemps résisté à cette évolution. En cause ? Le cadre juridique européen, et notamment la directive sur les services de paiement (DSP2), qui limite encore certains usages du cash en circuit tiers. Jusqu’à présent, la réglementation ne permettait pas un accès universel au « cash in shop » sans accords bilatéraux entre commerçants et banques. Mais le Sénat a récemment examiné une proposition visant à étendre ces droits via une révision de la DSP2. À cela s’ajoutent des freins techniques et logistiques. La sécurisation du cash, la gestion des stocks en caisse et la rémunération des commerçants rendent le modèle encore incertain pour beaucoup d’acteurs du secteur. Les petites enseignes, notamment, redoutent une surcharge administrative.