La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, prévoit de nouveaux ajustements à la loi Egalim pour corriger les déséquilibres dans les relations entre les agriculteurs, les industriels et les distributeurs. En protégeant non seulement la matière première agricole mais aussi industrielle, cette loi vise à renforcer la rémunération des producteurs tout en encadrant les négociations commerciales.
Loi Egalim : ajustements en perspective pour une meilleure rémunération des agriculteurs
Loi Egalim : des ajustements nécessaires face à des « dysfonctionnements »
Depuis son adoption en 2018, la loi Egalim a connu plusieurs révisions pour garantir une meilleure rémunération des agriculteurs. En encadrant les négociations entre la grande distribution et les fabricants agroalimentaires, les lois Egalim successives ont permis de sanctuariser la matière première agricole, comme le lait ou le blé. Cependant, malgré l’intention initiale de protéger les agriculteurs, la ministre Annie Genevard reconnaît que des « dysfonctionnements relationnels » persistent entre les différents acteurs de la filière. Certains distributeurs exercent une « pression déraisonnable » sur les prix et cherchent à contourner la législation via des centrales d’achat européennes, ce qui fragilise le dispositif.
Face à cette situation, Annie Genevard souhaite corriger ces failles avec une nouvelle loi Egalim 4. Ce texte prévoirait de protéger non seulement la matière première agricole mais également les coûts industriels liés à l’énergie, au transport et à l’emballage. Cette approche viserait à mieux équilibrer les coûts tout au long de la chaîne de production et à limiter les tensions entre les distributeurs et les fabricants.
Le Salon de l'agriculture comme tremplin pour de nouvelles réformes
En parallèle des ajustements législatifs envisagés, le Salon international de l'agriculture 2025 apparaît comme un événement clé pour consolider le dialogue entre les différents acteurs. Ce salon, souvent marqué par des tensions entre agriculteurs et grande distribution, sera cette année un lieu de rencontre où des patrons de la grande distribution participeront à une conférence conjointe, une initiative inédite. Annie Genevard y voit une opportunité pour instaurer un moment de « respiration » dans un contexte de crises agricoles répétées, tout en confirmant le soutien de l'État aux agriculteurs.
De plus, les négociations commerciales, qui doivent se conclure d’ici le 1er mars 2025, influenceront directement les contours du projet de loi Egalim 4. Ce processus législatif est pourtant loin de faire l’unanimité chez les agro-industriels, qui expriment des réticences face à une législation qu’ils jugent déjà trop contraignante. Certains préfèrent une « stabilité » des lois pour éviter une surenchère inflationniste qui pourrait pénaliser les consommateurs.