Léon XIV : le fisc américain peut-il taxer le pape ?

Il voulait guider les fidèles. Il va peut-être devoir remplir une déclaration fiscale. Le nouveau pape, Léon XIV, est américain. Et ça, l’IRS ne l’oubliera pas.

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By Grégoire Hernandez Published on 13 mai 2025 12h30
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Léon XIV : le fisc américain peut-il taxer le pape ? - © Economie Matin
267Léon XIV est le 267ᵉ pape de l'Église catholique. Le premier des États-Unis.

Être pape, c’est un job à plein temps. Pas de salaire à la fin du mois, mais un logement princier, des repas soignés, un chauffeur, une garde rapprochée, et zéro facture à régler. Bref, un sacré avantage en nature. Problème : aux yeux du fisc américain, ce genre de petites attentions… ça peut se comptabiliser.

Le pape Léon XIV est américain. Et ça change tout.

Léon XIV, né à Chicago en 1955, est le premier pape à posséder la nationalité américaine. Un détail qui n’en est pas un. Car contrairement à la majorité des pays, les États-Unis imposent leurs citoyens même lorsqu’ils vivent à l’étranger. Et pas qu’un peu.
Depuis la loi Fatca (Foreign Account Tax Compliance Act), votée en 2010, les Américains doivent déclarer leurs revenus et actifs financiers partout dans le monde, Vatican compris. La règle est stricte : pas d’exception automatique. Même pas pour le souverain pontife.

Techniquement, Léon XIV ne touche pas de revenus. Mais il est logé, nourri, soigné, transporté, sécurisé... tout cela gratuitement. Pour le fisc américain, ça s’appelle des avantages en nature. Et ces avantages, il faut les évaluer. Et parfois, les déclarer. Et parfois, les imposer.
« Il aura probablement besoin d’un comptable pour déterminer comment convertir ces avantages en revenus pour sa déclaration fiscale américaine », résume The Washington Post. Et ce n’est pas une blague.

Et si l’IRS visait… la Banque du Vatican ?

Le plus ubuesque dans cette histoire ? Le pape, en tant que chef de l’État du Vatican, a un pouvoir direct sur la Banque du Vatican. En théorie, s’il a accès à des comptes bancaires excédant 10.000 dollars, il pourrait être sommé de les déclarer à l’IRS.
« Même si ces comptes sont institutionnels, la loi Fatca ne distingue pas toujours bien les biens personnels de ceux liés aux fonctions officielles », expliquait Brandon Mitchener, expert fiscal, dans le Wall Street Journal du 10 mai 2025. Une nuance qui pourrait déclencher des audits… divins.

Soyons clairs : personne n’imagine Léon XIV convoqué à l’ambassade américaine pour un redressement fiscal. Le plus probable ? Un traitement discret, à l’abri des caméras. Peut-être une lettre privée. Peut-être un petit amendement du Congrès pour faire taire l’affaire.
Mais cette affaire a déjà le mérite de rappeler une réalité très américaine : on peut devenir pape, souverain d’un micro-État, chef d’une religion planétaire… et quand même devoir se coltiner une déclaration 1040. Aux États-Unis, seul l’impôt est vraiment sacré.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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