Le marché de l’occasion explose, les modèles hybrides séduisent… et les voleurs s’adaptent. Un composant essentiel, la batterie, attire toutes les convoitises. Et les conséquences financières peuvent être lourdes, surtout pour les acheteurs non avertis.
Voitures hybrides : automobilistes, attention aux vols de batteries

Une Prius, une Yaris, une Peugeot 208… Des modèles banals, devenus des cibles. Car une batterie hybride se démonte en vingt minutes. Et se revend en trois clics sur le net.
Des batteries hybrides faciles à voler, et chères à remplacer
Les voitures hybrides ne sont plus un luxe : elles représentent désormais une vente sur cinq en France. Un succès qui se reflète aussi sur le marché de l’occasion. Mais derrière la promesse d’un modèle économique et plus écologique se cache un risque sous-estimé : le vol de batterie.
Les accumulateurs des hybrides sont logés sous la banquette arrière ou le plancher du coffre. Ils sont légers (environ 50 kg) et bien plus simples à démonter que ceux des voitures 100 % électriques, souvent encastrés dans le châssis. Résultat : une batterie volée en quelques minutes, à l’aide d’outils basiques, et des dégâts importants sur la carrosserie, l’habitacle, le faisceau électrique.
Le coût d'une batterie neuve peut atteindre 3 000 euros chez un garagiste. Sur le marché noir, elle se revend entre 600 et 900 euros. Pour les acheteurs de voitures hybrides d’occasion, le danger est double : un modèle mal sécurisé devient une proie facile, et les frais, souvent non anticipés, explosent.
Sébastien Meunier, garagiste à Champagne-sur-Oise, décrit la situation pour TF1 : « La banquette est complètement détruite. Il y en a pour 11 000 euros de frais ». Les victimes doivent souvent s’acquitter d’une franchise élevée, en plus des réparations coûteuses.
Quels modèles sont les plus touchés par les vols de batteries ?
Les hybrides les plus ciblés sont les Toyota Prius, Yaris, C-HR, en raison de l'accessibilité pour voler les batteries. Mais les modèles du groupe Stellantis (Peugeot 208, 3008, 5008…) et certaines Volvo hybrides sont également visés. Leur conception n’offre pas toujours de protection efficace contre ce type d’effraction.
Selon Benoît Leclair, directeur du groupement des assurances GIE Argos, interrogé dans L'Argus : « Des modèles hybrides Volvo et du groupe Stellantis sont également visés ».
Les marges de manœuvre sont minces, mais certaines précautions existent. Installer des vis de sécurité, opter pour une alarme avec superverrouillage, stationner le véhicule en garage fermé, ou utiliser des applications comme MyToyota pour géolocaliser la voiture en cas de vol.
Mais les experts restent pessimistes. Rodolphe Pouvreau, directeur du SRA (Sécurité et Réparation Automobile), alerte : « Ces pièces risquent d’être encore plus volées à l'avenir ». Une mise en garde qui vaut pour tous ceux qui envisagent l’achat d’une hybride, neuve ou non.