Face à la hausse des droits de douane américains, la Banque centrale européenne devrait réagir. Elle pourrait décider de baisser ses taux directeurs pour redonner de l’oxygène à l’économie européenne.
Droits de douane : pour faire face, la Banque centrale européenne pourrait baisser ses taux
Face aux droits de douane, la BCE réagit
Après le premier épisode de la hausse des droits de douane américains, la Banque centrale européenne s’apprête à abaisser, une fois encore, ses taux directeurs. Dans ce contexte économique troublé, les annonces monétaires prennent des allures de réponses défensives face à une escalade commerciale américaine.
Si la guerre commerciale se joue d’abord à coups de surtaxes, ses retombées frappent de plein fouet les structures monétaires les plus robustes. La Maison-Blanche a dégainé une surtaxe de 10 % généralisée sur les importations mondiales, renforcée par un tarif de 145 % visant exclusivement la Chine. L’Europe, elle, n’a bénéficié que d’un sursis de 90 jours sur les hausses les plus violentes.
Pour la Banque centrale européenne, cette situation n’est plus simplement préoccupante : elle devient structurellement toxique. Et cette fois, l’inflation n’est plus le monstre à combattre. À 2,2 % en mars, elle s’aligne sur la cible de la BCE, reléguant les inquiétudes inflationnistes au second plan.
La Banque centrale européenne en ordre dispersé face à la baisse des taux
Ce 17 avril 2025, la BCE devrait donc abaisser son taux de dépôt de 25 points de base, le portant à 2,25 %, contre 2,50 % précédemment. Mais derrière cette décision technique se cache une fébrilité politique : le Conseil des gouverneurs est profondément divisé. D’un côté, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, plaide pour une réaction rapide : la désinflation est installée, l’euro se renforce, et les signaux de faiblesse économique se multiplient. De l’autre, Robert Holzmann, gouverneur autrichien, milite pour un maintien du taux directeur actuel.
Cette nouvelle baisse des taux directeurs ne serait pas une surprise. C’est la septième en moins d’un an, signe d’une stratégie assumée mais potentiellement épuisante. Les effets s’enchaînent : les rendements des obligations à court terme plongent, les épargnants grincent face à la baisse des rémunérations, tandis que les emprunteurs, eux, se frottent les mains. La dynamique est connue, mais le contexte est inédit.