Le Covid-19, synonyme de toutes les angoisses sanitaires de ce début de décennie, refait surface en Asie du Sud-Est. À la date du 30 mai 2025, la Thaïlande avait franchi le seuil de 257.280 cas cumulés depuis janvier, soit une progression spectaculaire en quelques semaines. En cause, une sous-variante hautement transmissible du virus initial, baptisée NB.1.8.1, qui met en alerte tout un continent.
Covid-19 : les cas flambent en Thaïlande, faut-il toujours y aller en vacances ?

Le Covid-19 s’impose à nouveau en Thaïlande
Impossible de faire l’impasse : la Thaïlande subit une poussée virale qui évoque les premières heures de la pandémie. Durant la seule dernière semaine de mai 2025, le pays a enregistré 65.880 nouveaux cas et trois décès, a annocé le ministre de la Santé, Somsak Thepsuthin. Cette flambée s’ajoute aux 257.280 cas et 52 morts cumulés depuis le début de l’année 2025.
Les autorités évoquent une diffusion « naturelle dans la saison des pluies » et appellent à la vigilance. Le ministre affirme : « Les gens pourraient être choqués par le nombre à cinq chiffres de nouveaux cas, et j'ai dit au personnel médical d'être prêts à gérer la situation ». Plus que le virus, c’est le relâchement qui inquiète.
Chine et Indonésie : entre mutation virale et illusions de stabilité
En Chine, la donne est différente, mais tout aussi préoccupante. La sous-variante NB.1.8.1 y est désormais dominante. 83% des cas graves touchent les plus de 65 ans, souvent non vaccinés ou atteints de comorbidités. Les autorités assurent qu’un retour à des épidémies massives est peu probable. Mais est-ce encore crédible ?
Côté indonésien, le tableau semble rassurant à première vue : les cas hebdomadaires sont passés de 28 à 3 entre la semaine 19 et la semaine 20 de cette année. Taux de positivité ? À peine 0,59%. Un calme en trompe-l’œil ? Le ministère de la Santé alerte en tout cas sur une nécessaire vigilance renforcée, dans une circulaire datée de fin mai 2025, insistant sur les rappels vaccinaux et la prévention.
Le variant NB.1.8.1 : silencieux, rapide, presque invisible
Repéré pour la première fois le 22 janvier 2025, NB.1.8-.1 a colonisé 22 pays en quatre mois. À la mi-mai, il représentait déjà 10,7% des séquences génétiques mondiales, contre 2,5% un mois plus tôt. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé le classe encore parmi les « variants sous surveillance ». Prudence diplomatique ou aveuglement volontaire ?
En Thaïlande, le retour du port du masque dans les transports publics de Bangkok est déjà une réalité. La fête de Songkran, célébration arrosée et bondée d’avril, est désignée comme catalyseur probable de cette reprise épidémique.
La Thaïlande, une destination risquée pour les touristes français ?
Les Français qui envisageaient un séjour sous les palmiers thaïlandais devront peut-être reconsidérer leur escapade. À l’approche des grandes vacances, le risque sanitaire n’est plus théorique. Le gouvernement thaïlandais exhorte la population à respecter les mesures d’hygiène : port du masque, distanciation, lavage des mains, dépistage préventif. Faut-il s’y aventurer quand les hôpitaux préparent d’ores et déjà des réserves de médicaments d’urgence ?
Le tableau n’est pas totalement noir, mais il n’est certainement pas blanc. En Asie du Sud-Est, le taux de positivité régional est passé de 0,5% à 5% en un mois. Une progression dix fois plus rapide que celle observée à l’hiver 2022. La réponse collective est fragmentée, inégale, parfois inexistante.
Ce n’est pas une question de savoir si une nouvelle vague arrivera, mais plutôt où et quand. Dans les rues de Bangkok, les masques réapparaissent. À Jakarta, les hôpitaux renforcent leurs stocks. À Pékin, les autorités temporisent. Mais une chose est certaine : le Covid-19 n’a pas disparu. Il s’est simplement mis en veille.