« On a assez donné de temps au temps ! »
A la recherche du temps perdu ?

Y a-t-il un seul chef d’entreprise ou un seul syndicat qui ait nourri un espoir sur les résultats de ce fameux « conclave » qui a duré quatre mois ? L’enjeu de revenir sur une loi votée il y a deux ans dans l’unique but de laisser du temps au Premier ministre, est-ce sérieux ?
En revanche, quid des associations patronales et des fédérations, non dites « représentatives », qui connaissent le terrain à la perfection et qui devraient participer aux négociations organisées par le Gouvernement, pour trouver des solutions de bon sens ?
Il ne s’agit pas d’être tatillon sur les retraites pour quelques mois de travail de plus ou de moins, ou redéfinir encore des critères de pénibilité – que personne n’applique – mais d’avancer, et c’est devenu impossible.
Les syndicats d’après-guerre ne sont plus en phase, en témoigne le taux de syndicalisation dans notre pays, le plus bas d’Europe. Les salariés ne se sentent pas représentés. Il faut laisser de nouveaux syndicats émerger et instaurer un vote direct dès qu’ils se syndiqueront moyennant cotisation : c’est la base de la démocratie d’entreprise !
Quant aux syndicats patronaux représentatifs, ils sont pieds et poings liés aux syndicats des salariés, par principe hostiles. Un dialogue polarisé.
Quant au Président de la République qui se dit en accord avec le Premier ministre, qui « a tout à fait raison de s’engager et d’insister sur l’importance d’un accord », qu’aurions-nous pensé s’il avait dit le contraire ?