À compter du 1er juin 2025, une nouvelle réglementation encadrant le chômage entre en vigueur. Portée par France Travail – le nouvel intitulé de Pôle emploi – cette réforme dépasse de simples ajustements administratifs : elle introduit un véritable changement de paradigme. Voici ce que vous devez savoir.
Chômage : attention aux nouvelles règles de France Travail !

Le mot d’ordre de cette réforme ? Rationalisation. Désormais, les contrôles exercés par France Travail en matière de chômage seront, d’un côté, assouplis sur le plan des sanctions, mais, de l’autre, systématiques et intégrés à une logique de performance.
Chômage : un assouplissement pour les absences
Jusqu’alors, une absence à un rendez-vous pouvait suffire à entraîner la radiation d’un demandeur d’emploi de France Travail (ex-Pôle Emploi). À partir du 1er juin 20225, ce ne sera plus automatiquement le cas. Le changement porte sur la nature de la sanction : l’automatisme disparaît au profit d’une évaluation individualisée.
Jean-Pierre Tabeur, directeur du programme Parcours d’accompagnement personnalisés chez France Travail, l’a indiqué lors d’un point presse relayé par TF1 Info le 26 mai 2025 : « Jusqu'à présent, l'absence à une convocation était gérée par un système de sanctions assez mécanique ». En pratique, cela signifie que si une personne au chômage peut justifier son absence et prouver qu’il mène une recherche active, aucune sanction ne sera appliquée.
La principale évolution introduite est l’instauration d’un dispositif de sanction modulable. Désormais, la mesure dite de « suspension-remobilisation » devient la référence. Jean-Pierre Tabeur précise : « La sanction impactera un pourcentage de votre revenu de remplacement [...]. Mais si le chômeur reprend ses démarches actives avec notre aide, la sanction est immédiatement levée. »
Plusieurs régions pilotes
Loin d’être une expérimentation improvisée, cette réforme s’est construite dans l’ombre au fil des mois. Depuis juillet 2024 en effet, huit régions – dont la Bretagne, l’Auvergne-Rhône-Alpes, La Réunion, ou encore Provence-Alpes-Côte d’Azur – ont servi de laboratoires à la réforme. Résultat ? Une baisse de 21 % des délais de traitement, des contrôles allégés, et des radiations maintenues à un niveau constant.
Le bilan est clair : 616 367 contrôles ont été réalisés en 2024 selon le rapport de France Travail cité par TF1 Info. Parmi eux, 103 765 personnes ont été radiées. C’est un taux non négligeable, qui ne laisse aucun doute sur la volonté de serrer la vis de France Travail. La mécanique est rôdée, les chiffres sont prêts, et la généralisation est lancée.
D’ailleurs, l’un des objectifs de cette réforme est d’accélérer les sorties du chômage dans les métiers en tension. En 2024, plus de la moitié des contrôles ont ciblé des profils récemment formés ou évoluant dans ces secteurs. Autrement dit cette réforme vise ceux qui, sur le papier, « n’ont aucune excuse » pour ne pas retrouver rapidement un poste.
Une plus grande autonomie donnée aux 600 agents de contrôle de France Travail
Au-delà des modifications de façade, cette réforme marque un tournant dans la gestion du chômage en France. Elle incarne la volonté politique d’individualiser les parcours France Travail, tout en instaurant un contrôle centralisé fondé sur les données comportementales. France Travail entend désormais croiser les démarches déclarées avec les traces laissées par les demandeurs sur les plateformes numériques. Une absence ? Un retard ? Une incohérence ? Chaque détail compte.
Pour mettre en œuvre ce nouveau dispositif, France Travail mobilise actuellement environ 600 agents spécialisés dans le contrôle de la recherche d’emploi. Déjà en poste avant la réforme, ces agents voient leurs missions évoluer dans le cadre du déploiement national. À partir du 1er juin 2025, ils disposeront d’une marge d’autonomie accrue pour analyser les dossiers, décider d’une convocation le cas échéant, et appliquer une sanction proportionnée à la situation observée. Cette montée en charge s’inscrit dans un objectif de 1,5 million de contrôles annuels d’ici 2027. Il s’agit d’une réforme d’ampleur, qui vise à rationaliser les procédures tout en renforçant le rôle d’appréciation des agents, dans un contexte où les pouvoirs publics ambitionnent de ramener le taux de chômage à 5 % à l’horizon 2027, contre 7,4 % au premier trimestre de 2025 (Insee).