Un dispositif inédit rebat les cartes du paiement des titres-restaurant. Une jeune pousse française veut transformer une habitude bien ancrée des salariés.
Paiement simplifié : et si les titres-resto passaient par votre CB ?

Un nouveau système de paiement pour les titres-restaurant
Un tournant dans l’histoire des titres-restaurant en France est fort probable comme le rapporte un article de capital.fr. Six millions de salariés en font usage chaque jour, que ce soit via des coupons papier ou des cartes spécifiques, pour régler des repas ou des courses alimentaires. Un marché de dix milliards d’euros, capté à 99 % par quatre acteurs historiques — Edenred, Swile, Pluxee et UpCoop —, jusqu’ici structuré autour de contrats tripartites. Or, ce modèle montre des limites : plafonds journaliers figés à 25 euros, refus fréquents en caisse, commissions de 10 à 15 % pour les commerçants. Autant d'obstacles que de nouvelles solutions cherchent désormais à contourner.
Olenbee : la start-up qui veut court-circuiter le système
Fondée en septembre 2024 à Rouen, Olenbee défie la structure conventionnelle du secteur. Son idée ? Utiliser la carte bancaire personnelle des salariés comme moyen unique de paiement. Le mécanisme est simple : l’employeur verse l’équivalent de l’avantage en nature sur un compte Olenbee ; l’application mobile identifie ensuite, grâce à l’intelligence artificielle, les dépenses alimentaires réalisées avec la carte bancaire, et les rembourse automatiquement.
Ce que confirme son directeur général, Arnaud Martenat dans une déclaration à Capital.fr le 16 juin 2025 :
« Le montant pris en charge par l’employeur est versé sur Olenbee. Notre système, qui repose sur l’intelligence artificielle, identifie les dépenses éligibles aux titres-restaurant faites par le consommateur et nous les remboursons. »
Ce système fluide élimine les refus liés aux commerçants non affiliés et supprime les délais de compensation pour les professionnels. En outre, la start-up propose une tarification réduite : quelques centimes par opération et un forfait mensuel par salarié inférieur de 40 % à ceux du marché.
Titres-resto et réglementation : quels changements en 2025 ?
La législation encadrant les tickets-resto a elle-même évolué. La loi n° 2025-56 du 21 janvier 2025 a prolongé jusqu’au 31 décembre 2026 la dérogation permettant d’acheter des produits alimentaires non immédiatement consommables (type pâtes, riz, œufs) avec ces titres. Le plafond d’utilisation demeure fixé à 25 euros par jour, et la part exonérée de cotisations sociales reste limitée à 7,26 euros par titre, comme l'explique le site gouvernemental économie.gouv.fr.
Ce cadre légal, combiné aux contraintes opérationnelles subies par les commerçants, ouvre une brèche que des acteurs innovants comme Olenbee tentent d’investir. L’enjeu ? Offrir un paiement universel, sans affiliation, sans double transaction, sans étiquette « Titres acceptés » sur la vitrine.
De nouveaux usages en perspective
La solution d’Olenbee, actuellement utilisée par 500 salariés, vise les 10 000 utilisateurs d’ici fin 2025. Mais ses ambitions ne s’arrêtent pas là. Une levée de fonds de cinq millions d’euros est prévue pour élargir le dispositif de paiement aux chèques cadeaux et chèques vacances, dans une logique de simplification des avantages salariés. L’objectif : décloisonner un marché longtemps verrouillé, avec pour seul mot d’ordre la souplesse.
En trame de fond, une mutation s’amorce. À l’instar de l’abandon programmé des titres-restaurant papier en 2026, les usages migrent vers des solutions dématérialisées, interopérables, centrées sur l’expérience utilisateur. Avec un tel modèle, le salarié n’a plus besoin de vérifier si le commerçant est affilié, ni de sortir une carte spécifique pour le paiement de ses consommations : tout passe par sa carte bancaire, sans friction.