Budget 2026 : Amélie de Montchalin mise sur 40 milliards d’économies sans hausse d’impôts

Le cadre macroéconomique se tend, les marges budgétaires se réduisent, et l’objectif est simple : enrayer la dérive du déficit. Avec le budget 2026, Amélie de Montchalin entend engager un virage sans précédent dans la gestion des finances publiques.

By Alix de Bonnières Published on 9 juin 2025 12h30
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Budget 2026 : Amélie de Montchalin mise sur 40 milliards d’économies sans hausse d’impôts - © Economie Matin
40La ministre des Comptes publics compte économiser 40 milliards d'euros sur le Budget 2026.

Le 7 juin 2025, dans une interview publiée par Le Journal du dimanche sur le Budget 2026, la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a posé un diagnostic clair sur la trajectoire économique de la France. Le déficit public, maintenu à un niveau trop élevé malgré le rebond post-Covid, compromet la soutenabilité de la dette. Le Budget 2026 doit inverser la tendance : moins de dépenses, pas de hausse d’impôts, et des réformes de structure.

Déficit public : un gouffre à combler sans fiscalité supplémentaire

En 2024, le déficit public de la France avoisinait 5,5 % du produit intérieur brut. L’objectif pour 2026, fixé à 4,6 %, reste ambitieux, compte tenu d’un contexte de croissance modérée, d’inflation contenue et d’une charge d’intérêts sur la dette croissante. Dans ce contexte, Amélie de Montchalin refuse toute hausse généralisée des prélèvements : « Le courage, ce n’est pas le rabot aveugle […]. Le courage est de se comporter comme une nation qui ne se ment pas à elle-même », déclare-t-elle au JDD.

Elle affirme que 40 milliards d’euros devront être économisés, répartis entre l’État, les administrations sociales et les collectivités locales. L’accent est mis sur la réorganisation de l’action publique : « Cela passe par une réorganisation massive de l’État, pour plus d’efficacité et plus de lisibilité ».

Structure de l’État : un levier pour restaurer l’équilibre

La priorité du Budget 2026 repose donc sur des leviers internes. La ministre annonce deux mesures phares :

  • Une baisse tendancielle de la masse salariale : en 2024, cette dernière a progressé de 6,7 %. Pour 2026, chaque ministère devra justifier ses recrutements et ses revalorisations salariales.
  • Une réduction de la sphère parapublique : « Je vous confirme la fusion ou la suppression d’un tiers des agences et opérateurs de l’État ». L’objectif est double : lisibilité administrative et gain d’efficience, estimé entre 2 et 3 milliards d’euros d’ici deux ans.

Dans cette logique, l'État vise une stabilisation de la dépense publique, qui représente actuellement 57 % du PIB, sans remettre en cause les priorités fondamentales.

Pas d’impôts nouveaux : réallocation plutôt qu’augmentation

La doctrine fiscale reste stable : « On ne peut pas combler un manque de courage politique par plus d’impôts ». La ministre confirme l’extinction progressive des contributions exceptionnelles introduites en 2025, tant pour les entreprises que pour les ménages. En contrepartie, un travail sera mené sur les niches fiscales, avec l’objectif d’en supprimer certaines pour dégager des marges tout en baissant les taux faciaux.

Elle s’oppose à une hausse de la TVA, estimant qu’elle ne permettrait pas une réponse durable : « Si certains pensent qu’on peut, pour l’année prochaine, combler nos trous par des impôts, je me demande ce qu’ils feront les années suivantes ».

Rentabilité économique : travail et investissement comme clés de redressement

La stratégie de redressement repose sur une conviction économique forte : seul le retour à une croissance productive permettra de consolider les comptes. La France souffre d’un déficit de compétitivité : « Notre PIB par habitant est 20 % inférieur à celui de pays voisins ». La ministre plaide pour une politique de soutien à l’investissement, à l’emploi des jeunes et des seniors, et à la valorisation du travail.

Elle rappelle que la lutte contre la fraude (13 milliards récupérés en 2024) est un gisement durable d’efficience budgétaire.

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