« Papa, moi j’rêverais d’habiter sur une étoile ! »
B2B : pourquoi l’émotion est (enfin) un levier de performance
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Published on 29 juin 2025 8h00
0,6%La croissance de la France est désormais attendue à 0,6% en 2025
Cette phrase d’enfant, extraite d’une campagne récente, a suscité des réactions inattendues dans un univers que l’on imagine souvent rationnel : celui des professionnels de l’immobilier. Retours émus, souvenirs ravivés, échanges personnels… Un simple message a suffi à toucher une corde sensible chez des experts pourtant habitués aux chiffres, aux réglementations et aux plans de financement.
Ce phénomène en dit long sur une transformation de fond : l’émotion s’installe enfin dans le marketing B2B, et avec elle, une autre manière de créer de la valeur.
Un paradigme dépassé
Pendant des décennies, le marketing B2B s’est structuré autour de l’efficacité : démonstration produit, ROI, caractéristiques techniques. Dans un contexte de rareté de l’offre, cela fonctionnait. Les acheteurs professionnels acceptaient des communications froides, tant qu’elles étaient utiles.
Mais le monde a changé. L’intelligence artificielle accélère la production de contenus techniques, les offres se multiplient, les fonctions marketing deviennent de plus en plus transversales. Face à cette surabondance, les décideurs cherchent autre chose : de la clarté, de la sincérité… et du sens.
Replacer l’humain au centre
Les acheteurs B2B ne sont pas des entités abstraites. Ce sont des individus, avec des émotions, des doutes, des aspirations. Leur manière de s’informer, de comparer, d’adhérer à une marque a évolué : elle est désormais proche de celle des consommateurs.
Ce constat oblige les entreprises à réinterroger leur langage. À cesser de parler uniquement du comment pour se reconnecter au pourquoi. Pourquoi ce métier existe-t-il ? Quelle est sa finalité humaine ? À qui rend-on service, réellement ?
Une émotion utile, pas décorative
L’émotion en B2B n’est pas une coquetterie. Ce n’est pas un habillage publicitaire. C’est une porte d’entrée vers la mémorisation, la confiance, l’adhésion. Elle permet à un message de se frayer un chemin dans un esprit saturé. Elle donne de la profondeur à une relation professionnelle.
Encore faut-il qu’elle soit bien utilisée. L’émotion fonctionne quand elle repose sur trois piliers :
- L’authenticité : elle ne s’invente pas. Elle naît d’une mission réelle, vécue.
- La résonance : elle doit entrer en écho avec l’expérience de l’audience.
- La cohérence : elle doit être visible dans toute l’expérience de marque, pas seulement dans une campagne.
Une mutation durable
Certains s’interrogent encore : l’émotion ne va-t-elle pas nuire à la rigueur ? Donner une image trop "grand public" ? Faire perdre en lisibilité de l’offre ? À ces doutes, la réponse est simple : l’émotion bien utilisée ne remplace pas la technique, elle la rend simplement plus lisible, plus désirable, plus humaine.
En 2025, il devient clair que le marketing B2B ne peut plus se limiter à démontrer. Il doit aussi inspirer. Il doit créer une relation. Et pour cela, il doit accepter de toucher au sensible.
Et maintenant ?
Le virage émotionnel du B2B est en cours. Certaines entreprises s’y engagent franchement, d’autres tâtonnent encore. Mais toutes seront, tôt ou tard, confrontées à une même exigence : faire la différence, non seulement par l’offre, mais par le sens qu’elles y mettent.
Les marques qui sauront parler autant à la tête qu’au cœur sortiront durablement du lot. Elles incarneront ce que devient le marketing B2B : plus humain, plus engagé, plus profond.