Supercalculateurs : la France rachète les activités stratégiques d’Atos pour plus de 400 millions d’euros

La France vient de sécuriser les activités stratégiques du groupe informatique Atos, en grande difficulté financière. L’opération, qui dépasse les 400 millions d’euros, doit permettre de mettre la main sur les supercalculateurs utilisés dans la dissuasion nucléaire.

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By Cédric Bonnefoy Published on 2 juin 2025 16h30
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Supercalculateurs : la France rachète les activités stratégiques d’Atos pour plus de 400 millions d’euros - © Economie Matin
410 millions d'€La France rachète les activités critiques d’Atos pour 410 millions d’euros.

La France met la main sur les supercalculateurs

Nouveau tournant décisif pour Atos, acteur historique du numérique français. En engageant une opération de rachat de plus de 400 millions d’euros, l’État français prend les commandes de certaines des technologies les plus sensibles de l’industrie tricolore. Ce rachat, officialisé dans un contexte de turbulences pour l’entreprise, cible des actifs cruciaux : les supercalculateurs, éléments clés de la dissuasion nucléaire.

Depuis plusieurs mois, l’avenir d’Atos se jouait sur une ligne de crête. En difficulté financière, le groupe voyait ses actifs convoités. L’État vient d’annoncer une offre ferme de 410 millions d’euros pour reprendre une partie de ses activités dites « souveraines ». Le périmètre ? Des technologies critiques, à commencer par les supercalculateurs, mais aussi les serveurs de calcul haute performance, piliers de l’« advanced computing ».

Dans cette somme, 110 millions d’euros sont conditionnés à des critères de performance futurs, selon Le Monde. La transaction exclut les activités de Vision AI (analyse vidéo par intelligence artificielle), un retrait stratégique visant à limiter les frictions concurrentielles.

La France achète Atos : souveraineté ou nationalisation déguisée ?

Ce rachat d’Atos par l’Agence des participations de l’État (APE) soulève des interrogations. S’agit-il d’une simple opération de sauvetage, ou de l’esquisse d’un nouveau modèle d’intervention étatique dans les technologies de pointe ? L’enjeu est surtout de garder les technologies critiques sous giron français. En clair : il est du devoir de l’État de protéger les actifs industriels vitaux, en particulier dans un climat géopolitique tendu.

Ce rachat ne se résume pas à une bouée de sauvetage lancée à un industriel naufragé. Il s’inscrit dans une stratégie de reconquête de la souveraineté numérique française, alors que l’Europe peine à s’imposer face aux géants américains et chinois.

Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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