Artcher : la voix qui défend l’industrie et l’agroalimentaire des territoires

Une agence discrète, des dossiers explosifs. Quand les campagnes deviennent un champ de bataille stratégique, certains, comme les collaborateurs de l’agence Artcher, choisissent de ne plus subir.

By Alix de Bonnières Published on 29 juin 2025 16h00
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Artcher : la voix qui défend l’industrie et l’agroalimentaire des territoires - © Economie Matin
2019Fondée en 2019 par Timothée Gaget, l’agence s’impose désormais comme l’un des acteurs incontournables de la communication stratégique et des relations de pouvoir en terrains sensibles .

En juin 2025, l’agence Artcher a confirmé son ascension fulgurante dans l’univers feutré mais décisif des affaires publiques. Fondée en 2019 par Timothée Gaget, l’agence s’impose désormais comme l’un des acteurs incontournables de la communication stratégique et des relations de pouvoir en terrains sensibles : traitement de déchets, filières agroalimentaires, élevage, méthanisation, industrie lourde.  Une trajectoire fondée sur une conviction simple : redonner aux territoires une influence correspondant à leur poids économique et aux emplois qu’il y a derrière.

Artcher et l’économie locale : une stratégie de résistance

À l’origine de cette agence, un homme : Timothée Gaget, ancien avocat d’affaires et ex-directeur conseil chez Havas. Dès la création d’Artcher, son cap est clair : prendre la parole pour ceux qui ne l’ont plus. « Sorti du CAC 40, on ne voit plus personne dans les médias ou dans les ministères, précise Timothée Gaget, or ce sont les PME et ETI régionales qui font tourner une grande partie du pays. Il ne peut y avoir de réindustrialisation ni de souveraineté agricole, énergétique ou militaire, sans des sous-traitants forts ».

Après les multinationales de la tech ou de l’immobilier (Devoteam, Kili, Doctrine, CBRE, Goodman), Artcher se recentre vers les territoires en gagnant en 2022 Poplait, le Cerafel, l’UGPVB, Les Z’homnivores, Cerafel, Prince de Bretagne, structures représentatives des producteurs agroalimentaires, à qui Artcher propose une lecture politique du terrain… et des arcanes parisiennes et bruxelloises.

« Porter la voix des agriculteurs et des entreprises alimentaires pour défendre leur travail et leur garantir une juste rémunération est dans l’ADN d’Artcher depuis la création de l’agence», déclarait alors Timothée Gaget.

Au-delà de la stratégie, l’agence déploie un activisme d’influence en jouant simultanément sur les relations presse, le lobbying institutionnel et les réseaux sociaux. Cette approche tripartite, qualifiée de “chirurgicale”, devient sa marque de fabrique.

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Artcher en appui de l’agroalimentaire : leviers, exemples, enjeux

Le secteur agroalimentaire, souvent pris entre pressions militantes et normes réglementaires, devient le terrain d’excellence d’Artcher.  Les combats sont concrets. Défense de la production française, anticipation des attaques des activistes, positionnement clair sur la souveraineté alimentaire. « Sans maîtrise des nouveaux outils d’influence, et faute de relais auprès des décideurs nationaux, de nombreux acteurs de l’agriculture et de la ruralité subissent ou réagissent trop tard aux attaques des activistes», alerte Timothée Gaget.

Après l’agriculture, et les vieilles marques françaises (Baranne, O Cedar, Minidoux, Bonux) c’est la ruralité dans son ensemble qui vient chercher des appuis d’influence. En 2025, Artcher accompagne ainsi des clients aussi divers que Fransylva (3,5 millions de propriétaires forestiers), la Fédération Nationale de la Pêche, l’AOP Porc Grand Ouest et plusieurs acteurs du monde de la chasse et de la propriété rurale.

Cette offensive se structure autour de trois piliers : veille réglementaire, communication de crise et storytelling politique. Les adversaires désignés ? Anticapitalistes, écologistes et animalistes radicalisés, mais aussi les politiques jugés trop éloignés du terrain.

« Avec des flèches bien placées, on peut anéantir une cavalerie lourde», affirme Timothée Gaget dans une interview à Causeur. Artcher défend avec autant de force les projets qui concourent à la réindustrialisation du pays qu’elle attaque certains projets politiques où « les subventions accordées aux promoteurs dépassent de loin l’intérêt qu’en retirera le contribuable », ironise Gaget.

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©Astrid Lagougine

Relations publiques et influence : la méthode Gaget

Loin des modèles traditionnels d’agence, Artcher revendique une approche hybride : consultants juridiques, anciens journalistes, ex-élu.e.s locaux se partagent les dossiers. En combinant une fine connaissance des arcanes institutionnelles à une forte réactivité médiatique et sur les réseaux sociaux, l’agence devient le bras armé des acteurs de territoires oubliés.

Sa clientèle ? Variée mais cohérente : à côté des entreprises agroalimentaires, collectifs d’éleveurs ou associations de défense patrimoniale, des dirigeants, plus sexy et médiatiques, devenus figures d’opinion, comme ceux de La Rosée ou de Bonux.

Un pont stratégique entre territoires productifs et décideurs parisiens

À mesure que la fracture entre la capitale et les campagnes s’élargit, l’agence Artcher consolide son rôle de pont stratégique entre territoires productifs et décideurs politiques. Elle ne se contente pas d’accompagner des clients, elle façonne une offensive narrative.

Dans un monde saturé de discours, la maîtrise des codes médiatiques et d’influence digitale devient une arme. « Les entreprises ne peuvent rester à l’écart des grandes questions de société. Nous structurons la parole des dirigeants dans les médias et les connectons à ceux qui font la décision à Paris et à Bruxelles», insiste Timothée Gaget.

À mi-chemin entre cabinet d’influence, agence de crise et laboratoire d’idées, Artcher impose une vision : celle d’un pays qui refuse d’abandonner la ruralité et les forces vives des régions au silence.

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