Apprentissage : les aides exceptionnelles pour les entreprises, c’est fini

Le décret publié le 23 février 2025 confirme une réduction des aides à l’embauche d’apprentis, avec l’objectif de réaliser une économie de 1,2 milliard d’euros par an. Les entreprises de plus de 250 salariés sont les plus touchées, tandis que les petites structures conservent des avantages, suscitant des réactions contrastées au sein du patronat.

Anton Kunin
By Anton Kunin Published on 24 février 2025 8h00
Apprentissage : les aides exceptionnelles pour les entreprises, c’est fini
Apprentissage : les aides exceptionnelles pour les entreprises, c’est fini - © Economie Matin
1,2 milliard d'eurosEn rabotant les aides à l'embauche d'apprentis, le gouvernement espère dégager 1,2 milliard d'euros d’économies.

Réforme des aides à l’apprentissage : les grandes entreprises en première ligne

Le 23 février 2025, l’État a officialisé une réforme majeure des aides à l’apprentissage, promise depuis fin décembre 2024. Cette initiative met fin à la prime exceptionnelle de 6.000 euros pour toutes les entreprises recrutant un apprenti. Dorénavant, les entreprises de moins de 250 salariés percevront 5.000 euros pour chaque contrat d’apprentissage, tandis que les plus grandes devront se contenter d’une aide de 2.000 euros. Seule exception, les employeurs d’apprentis en situation de handicap continuent de bénéficier d’un soutien inchangé. Cette réduction des aides concerne les contrats signés à partir du 24 février 2025.

Du côté des entreprises, la réaction est mitigée, rapporte Le Figaro. Si les PME sont relativement préservées, les grandes entreprises se sentent pénalisées. La Fédération Syntec, notamment, redoute un frein à la dynamique d’embauche d’apprentis dans des secteurs clés tels que le numérique et l’ingénierie. Le Medef, quant à lui, aurait préféré une diminution uniforme des aides pour toutes les entreprises, qu’il estimait plus équitable.

Une réduction des aides face à des coûts jugés excessifs

Cette réforme vise à réaliser une économie annuelle de 1,2 milliard d’euros, une nécessité face à l’augmentation continue du coût de l’apprentissage. En 2023, les dépenses liées à ce dispositif atteignaient près de 25 milliards d’euros, soit 26.000 euros par apprenti, un chiffre largement supérieur à celui des étudiants du supérieur. Le gouvernement cherche ainsi à alléger ce fardeau financier tout en préservant les petites entreprises, qui emploient environ 80% des apprentis.

Toutefois, cette mesure intervient dans un contexte de tensions. Plusieurs acteurs, tels que l’U2P, critiquent la rapidité avec laquelle la réforme a été adoptée, sans consultation approfondie des partenaires sociaux, fait encore savoir Le Figaro. De plus, bien que le gouvernement maintienne sa volonté de soutenir l’apprentissage, certains chefs d’entreprise craignent que cette réduction des aides ne soit qu’un premier pas vers d'autres coupes budgétaires, impactant ainsi le nombre de contrats signés à l’avenir.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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