Le 19 mai 2025, l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a déposé une plainte contre Toyota, Volkswagen, BMW et Mercedes-Benz. Ces constructeurs sont accusés de pratiques commerciales trompeuses, de tromperie aggravée et de mise en danger délibérée de la vie d’autrui dans le cadre du scandale des airbags Takata. Cette action fait suite à une première plainte déposée en janvier contre Stellantis.
Airbags Takata : l’UFC-Que Choisir dépose plainte contre quatre constructeurs
Airbags Takata : une menace explosive sous-estimée
Les airbags Takata, fabriqués par l'équipementier japonais éponyme, sont au cœur d'un scandale mondial depuis plus d'une décennie. Ces dispositifs de sécurité sont équipés de capsules contenant du nitrate d'ammonium, un agent propulseur qui, en se dégradant avec le temps et sous l'effet de la chaleur et de l'humidité, peut provoquer une explosion incontrôlée de l'airbag. Cette défaillance peut entraîner la projection de fragments métalliques, causant des blessures graves, voire mortelles.
Depuis 2016, au moins quinze personnes ont perdu la vie en France à cause de ces airbags défectueux, dont quatorze en outre-mer, où les conditions climatiques accélèrent la dégradation des capsules.
Des rappels tardifs et une communication opaque
L'UFC-Que Choisir reproche aux quatre constructeurs visés d'avoir tardé à réagir face à la dangerosité avérée des airbags Takata. Malgré la connaissance du risque depuis plus de dix ans, ces entreprises auraient attendu d'être « au pied du mur » pour prendre des mesures, souvent sous la pression médiatique et réglementaire.
Les rappels effectués sont qualifiés d'« imprécis, tardifs et insuffisants », avec une information aux consommateurs jugée « volontairement opaque et incomplète ». Par exemple, seul Volkswagen a lancé une campagne de rappel « stop drive » en février 2025, sans toutefois organiser de campagne d'information publique.
Une plainte pour pratiques commerciales trompeuses
La plainte déposée par l'UFC-Que Choisir vise des infractions graves : pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d'autrui. L'association rappelle que certains constructeurs ont continué à équiper leurs véhicules d'airbags Takata jusqu'en 2017, voire jusqu'en juin 2020 pour certains modèles de Seat, malgré les campagnes de rappel en cours.
« Des millions d’automobilistes ont été et demeurent exposés à un risque mortel tout aussi insoupçonnable qu’inconsidéré, sans jamais que ces constructeurs ne prennent l’initiative ni n’assument la responsabilité d’informer normalement et loyalement les consommateurs. Cela ne saurait rester impuni », dénonce Marie-Amandine Stévenin, la présidente de l'UFC-Que Choisir.
Un appel à une enquête parlementaire
Face à l'ampleur du scandale et au récent décès survenu fin mars en Guadeloupe à bord d'une Toyota équipée d'un airbag Takata défectueux, l'UFC-Que Choisir renouvelle sa demande urgente d'une commission d'enquête parlementaire. Cette commission pourrait permettre d’identifier clairement les responsabilités des constructeurs et des pouvoirs publics, et proposer des mesures correctives à long terme afin d'améliorer la sécurité et la gestion des campagnes de rappels en France.
Le scandale des airbags Takata continue de faire des victimes et de mettre en lumière les défaillances des constructeurs automobiles en matière de sécurité et de transparence. La plainte de l'UFC-Que Choisir contre Toyota, Volkswagen, BMW et Mercedes-Benz marque une étape supplémentaire dans la quête de justice pour les consommateurs. Il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour garantir la sécurité des automobilistes et restaurer la confiance dans l'industrie automobile.