En dépit des alertes récurrentes, le fléau des conducteurs sans assurance ou ayant pris la fuite continue de s’aggraver. Selon le dernier baromètre du Fonds de garantie des victimes, dont Franceinfo publie les chiffres en exclusivité le 27 juin 2025, l’année écoulée a été marquée par une nouvelle progression des accidents liés à ces profils à risque. Le rapport fait état d’une hausse de 3,3 % du nombre total de victimes concernées par ces sinistres.
Les accidents causés par des conducteurs non-assurés explosent en 2024

Comme l’indique l’étude, on recense « près de 8 000 victimes blessées et une augmentation de 5% du nombre des victimes décédées », ce qui accentue une tendance déjà observée en 2023. Cette année-là, le même Fonds avait indemnisé 7 687 blessés et 160 décès, selon des données définitives. La hausse actuelle est donc significative, notamment en raison d’un phénomène bien identifié par le rapport : « cette augmentation résulte principalement de la hausse de 8,8% du nombre de conducteurs non identifiés, ayant pris la fuite ».
Les accidents des conducteurs non-assurés coûtent très cher à la collectivité
Si le montant des indemnisations a légèrement reculé par rapport à l’an dernier — 123 millions d’euros versés en 2024 selon le FGV contre 137,4 millions en 2023 —, il reste largement supérieur à celui observé dans les années précédentes.
Cette somme est directement prélevée auprès de l’ensemble des automobilistes, puisque « la non-assurance est un fléau pour la collectivité qui en assume l’essentiel du coût via la contribution prélevée sur l’ensemble des assurés automobiles, qui alimente le Fonds de garantie des victimes », rappellent les auteurs du document cité par Franceinfo.
Absence d’assurance auto : des profils sociaux précaires surreprésentés
Le profil type du conducteur non assuré évolue peu d’une année sur l’autre. Le rapport 2024 indique que « les ouvriers (21%), les étudiants (19%) et les personnes sans activité (20%), sont surreprésentés parmi les conducteurs non assurés ». Ce constat, déjà documenté en 2023, reflète l’enjeu économique majeur que représente l’accès à l’assurance, en particulier pour les jeunes et les ménages précaires. Le baromètre y voit « un enjeu économique de l’accès à l’assurance ainsi que celui de l’information des jeunes », tandis que les cadres, employés, artisans, commerçants et retraités restent « sous-représentés parmi les non-assurés », relaye FranceInfo.
Les personnes circulant sans assurance commettent aussi, plus souvent que les autres, des infractions complémentaires. Le baromètre note qu’« chez les conducteurs roulant sans assurance, 39% n'avaient pas de permis, contre 3% chez les conducteurs assurés ». Concernant la consommation de substances illicites, les écarts sont également très nets : « 25% des conducteurs non assurés avaient commis des délits liés à l'usage des stupéfiants et 23% à l'alcoolémie au volant contre respectivement 5 et 7% pour les conducteurs roulant avec une assurance ».