Lancia a annoncé, ce mardi 2 juillet, sa stratégie offensive destinée à repositionner la marque dans l’univers des sportives. Au cœur de cette opération, le retour du label HF Integrale, associé à des modèles à hautes performances qui coifferont les prochaines Delta et Gamma. Une annonce forte qui ne doit rien au hasard. Car ce nom, chargé de gloire en championnat du monde des rallyes, continue de fasciner les passionnés. Et Lancia l’a bien compris.
Lancia ressuscite la Delta HF Integrale pour 2026
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Published on 3 juillet 2025 19h30
Dans un communiqué relayé par Motor1.com, la marque a déclaré : « HF deviendra la caractéristique déterminante de toutes les versions haute performance de la nouvelle gamme Lancia : aujourd’hui sur le modèle Ypsilon et bientôt en 2026 sur les futurs Gamma et Delta avec le label “HF Integrale” ». Le retour de cette appellation culte ne se contente donc pas d’un badge. Il s’agit d’un programme industriel et symbolique qui ambitionne de faire renaître un esprit de conquête chez un constructeur en pleine réanimation.
Lancia Delta HF Integrale, une renaissance entre mythe et technologie
Le nom Delta HF Integrale n’est pas choisi à la légère. Apparue pour la première fois en 1988 comme une évolution de la Delta HF 4x4, la version Integrale s’est imposée sur les pistes de rallye Groupe A, devenant l’une des sportives les plus redoutées de son époque. Quatre roues motrices, un moteur turbo quatre cylindres nerveux, un gabarit compact, la recette de la victoire était simple et efficace. Produite jusqu’en 1993 (Evo II), elle n’a jamais cessé d’alimenter le culte. Trente ans plus tard, Stellantis tente de relancer la flamme.
Et pour ce faire, la future Delta HF reposera sur la plateforme CMP (Common Modular Platform), déjà exploitée par l’Opel Mokka, l’Alfa Romeo Junior Veloce, ou encore la Peugeot E‑208 GTI. Autocar anticipe que Lancia reprendra le moteur électrique de 280 chevaux et 245 livres-pieds de couple déjà vu sur l’Ypsilon HF. Ce choix, s’il se confirme, témoigne d’une volonté de combiner sportivité et transition énergétique. La future Delta serait donc intégralement électrique, sans qu’aucune motorisation thermique ne soit envisagée à ce jour. Mais la marque reste muette sur ce point.
La stratégie Stellantis : une résurrection risquée
La renaissance de Lancia par le groupe Stellantis ne s’annonce pas comme un long fleuve tranquille. Malgré le lancement de la nouvelle Ypsilon, les ventes de la marque ont plongé de 72 % en mai 2025, selon Motor1.com, avec seulement 5 627 voitures écoulées. Une débâcle commerciale qui fragilise un retour déjà complexe. L’intégration de Lancia dans la stratégie multimarque du groupe franco-italien semble toujours incertain. La nouvelle Gamma, par exemple, serait conçue sur la même base que la DS No8, la berline haut de gamme de DS Automobiles.
Quant à la Delta, elle partagerait ses gènes avec d’autres modèles du catalogue Stellantis, laissant planer un doute sur sa capacité à imposer une identité forte. Reste l’espoir. Lancia parie sur l’émotion, sur une forme de mémoire mécanique collective. Et dans cette bataille, l’emblème HF, pour High Fidelity, fait figure de talisman. Déjà utilisé en 2024 sur les Ypsilon HF et HF Line, ornées de leur emblématique éléphant rouge, il devient désormais la signature de toutes les déclinaisons sportives à venir.
Un retour sous pression : héritage vs attentes modernes
Faire revivre une légende n’est pas sans risque. Dans un marché saturé de crossovers aseptisés, les passionnés attendent autre chose qu’un énième badge marketing. Ils exigent une voiture racée, agile, performante, fidèle à l’ADN de l’Integrale originale. Or, la CMP reste une plateforme généraliste, conçue pour la flexibilité, pas pour les performances brutes.
La Delta HF Integrale de 2026 devra non seulement incarner le passé glorieux de Lancia, mais aussi se montrer crédible face à des concurrentes électriques bien établies. Sans un travail d’ingénierie poussé et sans une vraie personnalité mécanique, le risque est grand que ce come-back ne soit qu’un pétard mouillé. Et si Lancia se contente de maquiller un SUV électrifié avec des souvenirs de rallye, elle pourrait bien s’aliéner ceux-là mêmes qu’elle tente de séduire.