Curieux de savoir quels sont les moyens de paiement plébiscités par les Français ? Entre carte, liquide, mobile et intelligence artificielle, les usages évoluent à grande vitesse, révélant des disparités selon l’âge, la géographie et l’accessibilité aux distributeurs.
Voici les moyens de paiement préférés des Français en 2025
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Published on 2 juillet 2025 10h23
En 2025, les habitudes de paiement des Français connaissent un tournant décisif. Si la carte bancaire reste en tête, les solutions numériques s’imposent peu à peu dans le quotidien, au détriment des espèces. Ce changement ne touche pas tout le monde de la même manière. Âge, lieu de résidence, degré de familiarité avec la technologie : autant de facteurs qui influencent les choix au moment de passer en caisse.
Carte bancaire ou espèces : un clivage générationnel de plus en plus net
D’après SumUp, 66 % des Français privilégient la carte bancaire, qu’elle soit de crédit ou de débit. En comparaison, seulement 12 % utilisent encore régulièrement les espèces. Le paiement mobile, en progression constante, atteint 11 %, tandis que PayPal ou les portefeuilles numériques atteignent 6 %.
Mais derrière cette moyenne se cache un véritable fossé générationnel. Les plus de 65 ans sont 77 % à utiliser la carte comme moyen de paiement principal, contre seulement 43 % chez les 18-24 ans. Ces derniers, eux, adoptent massivement les paiements mobiles : 22 % les privilégient, contre 4 % des seniors. Ces écarts illustrent une fracture numérique bien réelle, confirmée par l’Insee et la Banque de France.
Quand l’accès à l’espèce devient un casse-tête logistique
La disparition progressive des distributeurs automatiques de billets dans certaines zones rurales transforme l’acte de retirer de l’argent en véritable défi. Selon une enquête menée par SumUp, 21 % des Français soulignent la difficulté croissante à trouver un distributeur, et 16 % estiment qu’il est plus compliqué de suivre leurs dépenses en espèces. Ce constat est d’autant plus vrai dans les zones périurbaines et rurales, où le paiement par carte devient parfois la seule alternative viable.
Cette évolution ne signifie pas l’abandon de l’espèce. Pour certains, elle reste un repère, un outil de gestion budgétaire, voire un symbole de liberté. Mais la carte bancaire, souvent utilisée en mode sans contact, s’impose peu à peu, renforcée par les politiques de plafonds relevés et l’extension des terminaux de paiement, même chez les petits commerçants.
Disparités territoriales : Paris en avance, la province plus prudente
Les différences régionales sont nettes. À Paris, 27 % des habitants déclarent avoir adopté une méthode de paiement numérique au cours de l’année écoulée. À Toulouse, ils sont 39 %, à Lyon 38 %, et à Marseille 50 %. La capitale se distingue également par l’utilisation plus fréquente des objets connectés (montres ou bagues), adoptés par 3 % des Parisiens contre 1 % seulement dans le reste du pays.
Cette dynamique s’explique par une densité plus élevée de commerçants équipés, une familiarité accrue avec la technologie et une pression sociale en faveur des innovations. En revanche, dans de nombreuses communes rurales, les commerçants acceptant uniquement les espèces restent nombreux, malgré une tendance nationale à l’uniformisation.
Les Français face à la digitalisation : entre adhésion et méfiance
L’étude de SumUp révèle que 48 % des Français ont changé de méthode de paiement au cours des douze derniers mois. Pour 22 % d’entre eux, la facilité d’usage a motivé ce changement. Pour 13 %, c’est l’extension des terminaux bancaires qui a facilité la transition.
Pourtant, cette adhésion n’est pas sans réserves. Un quart des personnes interrogées expriment une crainte face à la dépendance technologique. Et 24 % se disent préoccupées par la sécurité de leurs données personnelles dans les paiements numériques. La méfiance reste plus forte chez les 55-64 ans, tandis que les plus jeunes, bien qu’utilisateurs aguerris, sont 28 % à avouer qu’ils perdent plus facilement la trace de leurs dépenses en liquide.
Intelligence artificielle : une révolution qui peine à convaincre
Les paiements assistés par intelligence artificielle peinent encore à séduire. D’après SumUp, 70 % des Français déclarent ne pas vouloir confier à l’IA la gestion de leurs paiements. Parmi les 30 % ouverts à cette possibilité, 11 % l’envisageraient uniquement pour les abonnements ou factures récurrentes. Et seuls 7 % accepteraient que l’IA règle leurs achats du quotidien.
Ce rejet est encore plus marqué chez les seniors : 83 % des plus de 65 ans y sont totalement opposés, contre 45 % d’acceptation relative chez les 25-34 ans. L’IA suscite à la fois de la curiosité et de la prudence. Ses applications dans la détection de fraudes ou l’optimisation budgétaire sont saluées, mais l’automatisation complète des paiements reste perçue comme intrusive, voire risquée.
Un équilibre à trouver pour les petites entreprises
Pour rester compétitives, les entreprises doivent s’adapter. Selon Gabriel Destremaut, responsable des relations publiques chez SumUp, « Adapter les options de paiement aux nouvelles habitudes numériques peut améliorer l’expérience d’achat et fidéliser la clientèle, en plus de répondre à leurs attentes initiales ».
Ce positionnement repose sur une double exigence : suivre les innovations tout en ne marginalisant aucun consommateur. Gabriel Destremaut insiste : « Offrir plusieurs options rassure les clients et attire une clientèle plus large, notamment les touristes et les jeunes consommateurs habitués aux paiements dématérialisés. » Dans un contexte où 48 % des clients ont changé de méthode de paiement en un an, cette souplesse devient cruciale.
En 2025, le paysage du paiement en France est tout sauf homogène. La carte bancaire règne en maître, mais les paiements mobiles gagnent du terrain, notamment chez les jeunes urbains. Les espèces reculent, mais demeurent essentielles pour une partie de la population, souvent plus âgée ou éloignée des centres urbains. Quant à l’intelligence artificielle, elle intrigue, mais ne convainc pas encore. Loin d’un basculement brutal, c’est une transition progressive, marquée par des écarts générationnels, territoriaux et technologiques profonds.